Dosage de la vitamine D : à réserver à des indications limitées, selon la HAS

Santé publique

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La Haute autorité de santé (HAS) ne reconnaît pas d’utilité au dosage de vitamine D en routine et préfère réserver ce dosage à des indications limitées, a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse paru sur son site le 30 octobre dernier.

Par Steven DIAI, publié le 04 novembre 2013

Dosage de la vitamine D : à réserver à des indications limitées, selon la HAS

Face à une augmentation du nombre de dosages sanguins de la vitamine D, la HAS a évalué l’utilité de réaliser un examen biologique recherchant la quantité de vitamine D (25 OHD) dans le sang dans différentes situations cliniques pour prévenir, suivre ou traiter des pathologies éventuellement associées.

Suite à ses travaux, elle publie aujourd’hui un état des lieux de l’utilité établie du dosage sanguin de la vitamine D dans la prise en charge des patients, consultable à cette adresse.

La HAS précise que « ce travail n’a pas porté sur l’intérêt d’un traitement par vitamine D, ni sur les doses à utiliser. »

Pas d’utilité démontrée du dosage de la vitamine D dans de nombreuses situations cliniques

Les situations cliniques analysées par la HAS sont les suivantes : mortalité, chute, performance fonctionnelle, cancer colorectal, cancer du sein, cancer de la prostate, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, allergie, maladies auto-immunes, diabète de type II, maladie rénale chronique, grossesse, maladies infectieuses, performances cognitives, profil lipidique, mucoviscidose. Pour toutes ces situations cliniques, la HAS conclut à une absence d’utilité du dosage sanguin en vitamine D, « les données recueillies […] ne permettant pas de déterminer une utilité clinique du dosage de vitamine D. »

Concernant les personnes à risque de fracture, la HAS relève une étude suggérant un intérêt du dosage de la vitamine D chez les personnes âgées, mais la juge « encore trop peu étayée » pour recommander le dosage systématique dans cette situation.

Un dosage à réserver à ce jour à des indications limitées

La HAS recommande de réserver le dosage sanguin de vitamine D « au diagnostic de rachitisme et d’ostéomalacie, aux mentions des autorisations de mise sur le marché des médicaments de l’ostéoporose et à certaines situations particulières (personnes âgées faisant des chutes répétées, suivi ambulatoire de l’adulte transplanté rénal au-delà de trois mois après transplantation, traitement chirurgical de l’obésité chez l’adulte.) »

La HAS préconise la réalisation d’études de qualité sur l’utilité du dosage, « dans toutes les situations pour lesquelles les données disponibles sont aujourd’hui insuffisantes pour en apporter la preuve ». Dans le cas des personnes à risque de fracture, elle recommande des études visant notamment à confirmer l’existence d’une valeur seuil utile à la décision thérapeutique.

La rédaction

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