Recul des accidents d’exposition au sang

Protection des professionnels de santé

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PARIS, 8 octobre 2013 - La transposition en droit français de la directive 2010/32/UE, effective depuis le 1er septembre 2013, apporte désormais un référentiel commun d’exigences minimales

Par Steven DIAI, publié le 08 octobre 2013

Recul des accidents d’exposition au sang

, auxquelles doivent répondre les employeurs du domaine de la santé pour assurer la protection de leurs salariés.

Le rapport Raisin 2010 sur la surveillance des accidents d’exposition au sang (AES) en France estime que 17 039 accidents se sont produits en 2010 dans 810 établissements participant au réseau, soit 29 % des établissements français et 59 % des lits d’hospitalisation. Près de 70 % de ces AES surviennent par piqûres d’aiguilles. Ils peuvent entraîner une infection par un ou plusieurs pathogènes dangereux transmissibles par le sang, parmi lesquels l’hépatite B, l’hépatite C et le VIH. « Ces risques professionnels sont souvent banalisés », indique J. Perlbag, et plus de 70 % des AES ne seraient pas déclarés selon son étude de 2009 intitulée « Évaluation du taux de sous-déclaration des AES ».

« Cette transposition marque un tournant dans la lutte contre les accidents d’exposition au sang », explique Christian Seux, président de BD France. « Si des établissements de santé pionniers en Europe ont pris depuis longtemps des mesures pour sécuriser les pratiques professionnelles, sans attendre la date butoir de transposition de la directive (11 mai 2013), cette transposition montre l’attention portée par les pouvoirs publics à la protection des professionnels de santé », indique-t-il dans un communiqué.

« La France est en retard dans la sécurisation de l’injection par rapport aux autres pays d’Europe, avec un taux d’utilisation des dispositifs médicaux sécurisés de 2 % seulement, poursuit-il. Et selon les données du réseau français Raisin, le secteur privé les utiliseraient moins que le secteur hospitalier public », précise-t-il. La transposition française de la directive 2010/32/UE devrait donc contribuer à réduire ces écarts de pratiques entre ces différents secteurs.

Une culture de la sécurité renforcée

La transposition instaure l’obligation pour les employeurs de mener une évaluation des risques et d’en informer le personnel. De son côté, ce dernier s’engage à signaler tout accident ou incident causé par des objets tranchants. « Pour la première fois, cette directive mentionne également de manière explicite l’usage de matériel doté d’un système de protection intégrée comme moyen efficace de prévenir les AES », souligne le président de BD France dont le groupe a développé tout une gamme de solutions de sécurité pour l’injection, la perfusion et le prélèvement, et organise des formations sur l’aide à l’accompagnement des risques.

Le surcoût de ces dispositifs, estimé à 0,5-0,6 euro par patient et par jour d’hospitalisation, est en effet compensé par l’économie que représente l’évitement des soins de blessures ou de dédommagements aux victimes.

Et Christian Seux de rappeler que : « La réussite d’une stratégie de gestion des risques passe non seulement par une formation sur les situations de risques et sur la bonne utilisation des dispositifs sécurisés, mais aussi par un renouvellement de cette formation dans le temps. »

La rédaction

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