Un projet de géolocalisation controversé dans le dépistage du cancer colorectal

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L’Institut national du cancer (Inca) souhaite repérer le sous-dépistage du cancer colorectal grâce à un système de géolocalisation, afin de mener des actions ciblées, selon un communiqué publié jeudi sur son site.

Par Steven DIAI, publié le 28 août 2013

Un projet de géolocalisation controversé dans le dépistage du cancer colorectal

Dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, les personnes de 50 à 74 ans étaient invitées à se faire dépister pour le cancer colorectal tous les deux ans. Alors que l’objectif de ce dépistage était d’aboutir à plus de 60 % de participation, sur la période 2011-2012, le taux de participation n’a été que de 31,7 %.

Au vu de l’inégalité territoriale qui a caractérisé cette participation, l’Inca a souhaité mettre en place un système de géolocalisation du sous-dépistage afin de mener des actions concrètes dans ces territoires.

Un géocodage de bases de données des programmes nationaux de dépistage a donc été expérimenté dans trois régions (Île-de-France, Rhône-Alpes, Picardie) et dans sept départements (Côte-d’Or, Hérault, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Haute-Marne, Moselle, Nièvre).

Les résultats préliminaires, qui portent sur six millions d’adresses, prouvent que le système de géolocalisation fonctionne. L’Inca précise que « 90 % des adresses ont pu être localisées et que 95 % de celles-ci ont pu être géocodées à l’Iris (îlot regroupé pour l’information statistique) ».

La géolocalisation du sous-dépistage, une « méthode technocratique », selon l’Umespe

De son côté, l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe) a fait part de son opposition à ce projet, dans un communiqué, en s’étonnant « du développement d’un processus de géolocalisation des zones les plus retardataires », qu’elle qualifie de « méthode technocratique ».

L’Umespe considère que « cet échec [dans le dépistage colorectal, NLDR] est lié à une gestion technocratique d’une médecine administrée des campagnes de dépistage à l’opposé de la médecine clinique praticienne basée sur les médecins traitants et leurs correspondants hépato-gastroentérologues libéraux. »

Elle demande donc que « les méthodes de dépistage soient concentrées dans la responsabilité initiale des médecins traitants, avec inclusion des résultats dans la Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) permettant ainsi de financer, à leur juste valeur, des consultations de dépistage avec l’appui diagnostique des hépato-gastroentérologues libéraux. »

La rédaction d’après l’APM et l’Umespe

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