58e édition des Journées internationales de la biologie : La réforme et après ?

Clôture des Journées Internationales de Biologie

Biologiste infos

Invitée pour clôturer la 58e édition des Journées internationales de la biologie, Marisol Touraine a réaffirmé la médicalisation de la biologie et a appelé à la prescription d’actes et d’examens « systématiquement utiles » dans « un contexte économique difficile ».

Publié le 19 novembre 2013

58e édition des Journées internationales de la biologie :  La réforme et après ?

La ministre des Affaires sociales et de la santé a tout d’abord a félicité les biologistes pour leurs efforts entrepris dans la modernisation et dans la médicalisation de leur profession, afin de « mieux répondre aux défis de l’ensemble des professionnels et de leurs patients ».

Evoquant les changements de la profession, elle a déclaré qu’il s’agissait « d’un moment important pour le système de santé et pour la biologie médicale », confortant ainsi la place de la biologie médicale dans le paysage de la stratégie nationale de santé. « Les progrès techniques, l’exigence croissante de qualité et la nécessaire traçabilité des résultats ont transformé vos métiers. […] Notre volonté commune [d’une biologie de qualité- NDLR] a trouvé une traduction concrète dans la loi du 30 mai 2013 », a-t-elle souligné. La ministre travaille désormais à l’élaboration de plusieurs textes d’application. Elle a assuré « qu’ils feront l’objet d’une large concertation. »

 

Quatre principes fondamentaux

La ministre a ensuite détaillé les quatre principes qui sous-tendaient son action : « assurer la qualité des examens de biologie médicale, préserver la spécificité de la profession, maintenir une offre de proximité, et veiller à l’efficience du secteur de la biologie médicale. »

Elle a tout d’abord rappelé que « l’accréditation des examens de biologie est désormais la garantie donnée au patient de la fiabilité des résultats dans l’ensemble de nos laboratoires, […] quel que soit le lieu où ils sont pratiqués » et que le principe de l’accréditation à 100 % était un élément majeur constituant « le pilier d’une biologie de qualité ». « A travers le processus d’accréditation, vous avez apporté des protections, des garanties au travail qui est le vôtre ». La ministre a d’ailleurs proposé de « réfléchir à la prise en compte de la procédure d’accréditation des laboratoires dans le processus de satisfaction de l’obligation de développement professionnel continu. »

Afin de préserver la spécificité de la biologie, elle a ensuite rappelé « qu’il était indispensable de réaffirmer le caractère médical de la profession », réaffirmant le rôle décisif des biologistes dans le parcours de soins : « Aujourd’hui, vous n’exécutez plus des analyses pour le compte des médecins : mais vous réalisez un acte médical pour un « pair », avec qui vous dialoguez dans l’intérêt du patient. Vous vous assurez ainsi que l’examen prescrit répond bien à une question clinique et vous transmettez dans le compte-rendu, une interprétation biologique, en plus des seuls résultats chiffrés. »La ministre a tout de même précisé qu’elle rendait possible « l’intervention des infirmiers libéraux et d’autres professionnels de santé » lors du prélèvement pour garantir la fluidité du parcours de soins du patient « sous contrôle d’un biologiste médical et sous la responsabilité du laboratoire responsable de l’analyse. »

Puis, elle a fait part de sa volonté de « préserver le maillage territorial des laboratoires », a indiqué qu’elle serait vigilante « vis-à-vis de la concentration financière excessive pouvant aboutir à des monopoles préjudiciables aux patients » et a réaffirmé le principe de détention majoritaire du capital des SEL de biologistes médicaux par des professionnels qui y exercent. « Face au mouvement de concentration des laboratoires, qui sont de plus en plus convoités par des fonds d’investissement, l’enjeu décisif est de préserver une biologie de proximité. C’est une exigence de santé publique et d’accès aux soins », a-t-elle déclaré. Dans le même temps, la ministre a promis un renforcement du rôle des agences régionales de santé dans la régulation de l’offre de soins, afin « de contrôler plus facilement les opérations d’acquisition et de fusion de laboratoires. »

Enfin, la ministre a insisté sur « la légitimité de l’effort demandé à nos concitoyens », rappelant le « que le contexte économique difficile impose de faire des économies » et « qu’un euro dépensé doit être bien dépensé ». Aussi, elle a déclaré que « les examens doivent être systématiquement utiles » et qu’« à ne pas faire la différence entre ce qui est nécessaire et ce qui vient en plus, on prend le risque de ne plus rembourser ce qui est nécessaire ». La ministre a soulevé le fait que le modèle économique du secteur de la biologie médicale devait évoluer et se moderniser, tout en notant qu’elle avait entendu « le souhait de la profession de s’engager dans un schéma plus négocié et mieux sécurisé » avec davantage de visibilité à moyen terme.

La ministre a conclu son discours sur le fait que la biologie médicale abordait désormais en situation de force les défis auxquels elle était confrontée.

Emilie CLER

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