Migration vers Laboé-SI : trop peu ambitieuse ?

La migration des laboratoires de biologie médicale du système de suivi épidémiologique Sidep vers LABOé-SI doit commencée le 22 mai et être achevée pour le 13 septembre 2024. Le SNMB regrette qu'elle ne s'accompagne pas d'une politique de suivi épidémiologique plus ambitieuse, notamment concernant la dengue pendant les JO 2024.

Par Sophie HOGUIN, publié le 16 mai 2024

Migration vers Laboé-SI : trop peu ambitieuse ?

Comme le rappelle le CNOP (Conseil national de l’Ordre des pharmaciens), le système LABOé-SI, qui doit prendre la suite du système d’information de dépistage populationnel (SI-DEP) créé à l’occasion du Covid-19, va être déployé du 22 mai 2024 au 13 septembre 2024.

Trois voies de communication

Le CNOP explique ainsi qu’à partir du 22 mai et jusqu’au 13 septembre 2024, l’ensemble des laboratoires de biologie médicale pourront basculer vers LABOé-SI, selon deux options :

  • En cas de logiciel « SÉGUR compatible », le laboratoire pourra transmettre les comptes rendus de biologie complets vers LABOé-SI via MSSanté, au format CDAR2N3.
  • En cas de logiciel non « SÉGUR compatible », le laboratoire pourra transmettre les comptes rendus de biologie vers LABOé-SI, aux formats HL7 ou Hprim.

Troisième cas de figure pour les laboratoires qui transmettent actuellement les données via le dispositif néo-SIDEP et ne seraient pas en capacité d’émettre directement sur LABOé-SI à l’un des formats éligibles (HL7 / Hprim, ou CDAR2N3 à partir du 22 mai 2024). Ils peuvent continuer d’émettre via Néo-SIDEP (dispositif transitoire mis en place pour faire suite à SI-DEP, en attendant Laboé-SI), qui se chargera de rediriger le flux vers LABOé-SI. Cette solution dégradée s’arrêtera à l’interruption définitive du SI-DEP, le 13 septembre 2024. A cette date, l’ensemble des laboratoires devront avoir développé les liens d’interfaces directs vers LABOé-SI cités ci-dessus.

Le Covid en solo

Dans un premier temps, le déploiement de LABOé-SI ne concernera que le Covid-19. Il intégrera progressivement d’autres pathologies (voir cet article) avec pour objectifs de renforcer la surveillance épidémiologique, simplifier le signalement et constituer un maillon numérique du dispositif national de préparation et de gestion des crises sanitaires.

Un manque d’ambition d’alerte épidémiologique

Dans un communiqué de presse du 13 mai 2024, le Dr Jean-Claude Azoulay, président du SNMB (syndicat national des médecins biologistes) regrettait que « malgré le risque croissant d’épidémie de dengue, aucun plan de déploiement crédible du Labo-é-Si n’est prévu avant l’été », précisant qu’« afin de maitriser ce risque, il y a urgence, à la veille des JO, à alimenter le système Labo-é-SI dans un esprit de co-construction avec l’ensemble des informations pertinentes collectées dans les laboratoires de biologie médicale français».

Le syndicat rappelle que “Labo-é-SI, dérivé du système SIDEP ayant démontré son utilité lors du Covid, vise en priorité le suivi des infections respiratoires virales et des arboviroses dont le virus de la dengue.” Or, explique encore le communiqué, “70 jours avant le lancement des Jeux olympiques de Paris 2024, la France connaît une recrudescence des cas de transmission du virus de la dengue causés par la présence du moustique tigre sur l’ensemble du territoire métropolitain (78 départements sur 96). Avec 10 millions de spectateurs attendus lors des Jeux olympiques, la mise en place d’un suivi épidémiologique, comme le préconise le SNMB, semble indispensable pour anticiper toute évolution sanitaire préoccupante.”

En savoir plus sur LABOé-SI : 

En cas de questions, le  ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités a mis à disposition une adresse de contact : laboesi-dgs@sante.gouv.fr

En savoir plus sur l’épidémie de dengue

L’alerte de Santé publique France