Doser la vitamine C à bon escient

Recommandation de la HAS

Selon de nouvelles recommandations publiées début juin par la Haute autorité de santé (HAS), le dosage de la vitamine C doit être limité en cas de symptômes évocateurs de scorbut afin de confirmer ce diagnostic.

Par Steven DIAI, publié le 09 juillet 2018

Doser la vitamine C à bon escient

Selon ces recommandations, le dosage de la vitamine C n’a pas d’intérêt démontré en cas de chirurgie bariatrique, maladie malabsorptive, dénutrition, nutrition artificielle ou de dialyse. Ce dosage se situe parmi les 60 examens de la liste complémentaire du Référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN) les plus réalisés en 2016, avec plus de 40 000 dosages déclarés à la DGOS par les établissements de santé français, soit un coût de plus d’un million d’euros (dosage référencé sous les codes K092, K093 et K174). S’il est reconnu qu’une carence profonde et prolongée en vitamine C peut entraîner la survenue de manifestations cliniques caractéristiques du scorbut, cette affection est de nos jours très rare et son diagnostic ne peut a priori pas expliquer ce nombre de dosages. La littérature ne permettant pas d’identifier les indications justifiant du nombre de dosages rapportés à la DGOS, la HAS a procédé à des investigations complémentaires auprès des laboratoires de biologie réalisant les dosages au sein des 11 établissements de santé ayant déclaré plus de 1 000 dosages de vitamine C en 2016. Les résultats pour 10 établissements, qui concentrent 75 % des dosages au niveau national, ont permis d’identifier les indications pour lesquelles le dosage de la vitamine C était réalisé : chirurgie bariatrique, dénutrition, malabsorption digestive, nutrition artificielle et dialyse.
Dans ce contexte, la HAS a décidé de s’autosaisir afin de déterminer si l’utilisation du dosage sanguin de la vitamine C pourrait justifier d’une inscription à la Nomenclature des actes de biologie médicale (NABM) dans un ou plusieurs des principaux contextes d’utilisation de ce dosage rapportés par les établissements de santé. Il s’avère que dans toutes ces situations, une supplémentation systématique des patients en multi-vitamines et/ou des conseils alimentaires appropriés semblent constituer une alternative efficace et sans danger au dosage de la vitamine C. Dans le cadre de son évaluation, la HAS avait également interrogé des organisations professionnelles et des laboratoires privés, confirmant d’une part, l’hétérogénéité des intérêts attribués au dosage de la vitamine C par les professionnels et d’autre part, que la majorité des dosages réalisés étaient des analyses «de confort».

La rédaction

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