Réduire l’incidence du cancer gastrique en dépistant tous les porteurs d’H. pylori ?

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En 1994, l'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer classait Helicobacter pylori comme carcinogène de classe I, considérant qu'il entraînait un risque certain de cancer. Le British Medical Journal publie ce mois-ci une méta-analyse

Par Steven DIAI, publié le 09 juin 2014

Réduire l’incidence du cancer gastrique en dépistant tous les porteurs d’H. pylori ?

réalisée à partir d’une revue systématique de la littérature pour savoir si l’éradication d’H. pylori chez les sujets asymptomatiques est suivie d’une diminution du risque de cancer gastrique. Faut-il dépister les porteurs asymptomatiques d’H.pylori afin de les traiter ?

Six essais randomisés ont été retenus pour l’analyse, cinq d’entre eux étant menés dans un pays asiatique, à forte incidence du cancer gastrique. Les auteurs se sont donné comme objectif d’évaluer l’effet de l’éradication d’H.pylori sur l’occurrence du cancer gastrique, chez des sujets asymptomatiques, tous suivis pendant plus de 2 ans.

Au premier abord, l’analyse suggère qu’il peut y avoir un intérêt à rechercher systématiquement les sujets porteurs d’H.pylori et à les traiter. En effet, sur les 3 294 sujets asymptomatiques, dépistés comme porteurs de l’H.Pylori et traités, 51 (1,6 %) ont présenté un cancer gastrique, alors que parmi les 3 203 sujets témoins, eux aussi porteurs de l’H.pylori, mais qui avaient reçu un placebo ou pas de traitement, 76 cancers gastriques (2,4 %) se sont développés.

Ces résultats doivent toutefois être nuancés, car l’intérêt du dépistage et du traitement ne semble pas identique selon la population étudiée. Il apparaît en effet que le dépistage et le traitement sont nettement plus profitables aux populations asiatiques : le nombre de patients à traiter pour éviter un cancer étant de 15 dans cette population de sujets asiatiques contre 245 dans une étude incluant une population de femmes américaines.

Les travaux analysés ne permettent pas non plus d’affirmer l’innocuité d’une telle démarche, bien que la positivité de la balance bénéfice-risque semble fort probable pour les populations à haut risque de cancer gastrique.

D’après le British Medical Journal

La rédaction

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