Une enquête de l'Isni pointe une formation théorique des internes "trop hétérogène"

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L'Intersyndicat national des internes (Isni) a dévoilé les résultats d'une enquête conduite auprès des internes dans les facultés de médecine, au terme de laquelle il pointe une formation théorique universitaire « trop hétérogène et bien souvent insuffisante », qui pourrait faire peser des risques sur la qualité des soins.

Par Steven DIAI, publié le 18 avril 2014

Une enquête de l’Isni pointe une formation théorique des internes “trop hétérogène”

« Les internes, globalement non satisfaits de leur formation, ont de plus en plus recours à un complément de formation qu’ils doivent assumer eux-mêmes », souligne l’Isni en conclusion de ce rapport.

L’enquête sur les pratiques d’enseignement théorique a été réalisée du 3 juillet au 31 octobre 2013 par auto-questionnaire diffusé par voie électronique, à l’ensemble des internes en médecine. Sur les 19 000 internes sollicités, l’Isni a recueilli 5 600 réponses dont 3°270 complètes, réparties de manière « relativement homogène » sur le territoire.

Selon l’enquête, alors que la réglementation prévoit « officiellement » 54 demi-journées de formation théorique par semestre (à raison de deux par semaines), environ 18 demi-journées sont prises par les internes. Par ailleurs, seule la moitié des internes déclarent pouvoir effectivement prendre leurs deux demi-journées par semaine. La non-participation s’explique d’abord parce que les internes ne sont pas autorisés à s’absenter de l’hôpital pour assister à leur formation (33 %). Viennent ensuite l’absence d’information sur la date de la formation (25 %), l’incapacité financière de s’y rendre (20 %) ou le caractère peu ou pas intéressant de la formation (20 %).

L’enquête montre qu’une importante proportion d’internes décident de compléter leur diplôme d’études spécialisées (DES) ou leur diplôme d’études spécialisées complémentaire (DESC) par une formation complémentaire: 34 % optent pour un diplôme universitaire ou interuniversitaire (DU/DIU), 20 % pour un master 1 ou 2 et 25 % pour des journées de formation délivrées par un collège ou une société savante.Si les motivations professionnelles de surspécialisation (40 %) ou liées à l’optimisation du curriculum vitae et à l’obtention d’un poste (50 %) ressortent en priorité, l’Isni note que le caractère « obligatoire » de la formation ou le caractère jugé insuffisant du DES sont cités dans respectivement 20 % et 45 % des cas.

S’agissant du budget des internes (frais d’inscription, hébergement, transport, etc.), l’Isni évalue à 650 euros par an, les frais nécessaires aux internes pour suivre les enseignements théoriques du DES et à 1 150 euros par an les frais réels engendrés par ces formations complémentaires. Dans plus de 60 % des cas, les internes en supportent seuls le coût, note l’Isni qui déplore que les pouvoirs publics n’aient pas pris en compte la fin du financement des formations complémentaires par l’industrie pharmaceutique.

Un classement des facultés

L’Isni a par ailleurs tenté de dresser un classement des facultés et des spécialités en fonction de la qualité de la formation, selon 12 critères (taux d’inexistence d’enseignements théorique, nombre de demi-journées prises par les internes et facilité à les prendre, qualité des enseignements, des supports pédagogiques, etc.).

Les cinq meilleures facultés selon ces critères sont Lille, Angers, Nantes, Paris et Toulouse. En queue de classement viennent Limoges, Nice, Caen, Antilles-Guyane et Marseille.

Les cinq spécialités ayant le meilleur enseignement théorique sont la médecine du travail, l’anesthésie-réanimation, l’anatomo-pathologie, la médecine nucléaire et la psychiatrie. Les cinq plus mauvaises sont la neurologie, la cardiologie, la chirurgie, la dermatologie, l’hépato-gastro-entérologie et la neurochirurgie.

« Face à ce constat inquiétant, l’Isni réclame une prise en compte rapide par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche de ces constatations inadmissibles dans un pays qui se veut à la pointe de la médecine dans le monde et qui pourraient à terme conduire à des inégalités de traitement de la population en fonction du médecin consulté », conclut l’organisation.

L’intersyndicat, qui soumettra prochainement des propositions d’amélioration, dit attendre « beaucoup » de la mise en place du groupe de travail sur la réforme du troisième cycle des études médicales.

Pour plus d’information sur l’enquête de l’Isni, cliquez ici

D’après l’APM

La rédaction

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