Un chewing-gum pour dépister la grippe
Le principe de fonctionnement est simple : la personne mâche un chewing-gum qui en présence du virus de la grippe libère un arôme facile à reconnaître. La personne sait alors immédiatement qu’elle est porteuse du virus de la grippe – même en l’absence de symptômes. Pas besoin d’électricité, de personnel médical ou de laboratoire. Un autotest rapide et peu cher.
Fonctionnement moléculaire
Les chercheurs précisent dans l’introduction de leur article qu’ils ont « exploité la nécessité, pour le virus, du clivage des liaisons α-glycosidiques par la neuraminidase afin de détecter sa présence chez les patients. ». Ils ont ainsi synthétisé des dérivés d’acide N -acétylneuraminique-thymol et les ont modifiés chimiquement pour qu’ils réagissent à la neuraminidase virale.
A ce stade, la sélectivité virale a été confirmé par analyse structurale et modélisation moléculaire.

Principe de détection de la grippe par le goût et structure du capteur d’acide N -acétylneuraminique.
Goût et cible flexibles
L’équipe de recherche précise que tant les arômes (aujourd’hui thymol) que le composant de reconnaissance pourraient être adaptés : permettant d’envisager des goût sucrés, salé, amers etc et d’envisager la détection d’autres agents pathogènes. Ainsi, le sucre spécifique au virus prévu aujourd’hui pourrait être remplacé par un peptide spécifique à une bactérie.
Ce principe pourrait être envisagé pour distinguer en première intention des millions de personnes infectées ou non par un pathogène. Tout le monde, évidemment a en tête la dernière la pandémie de SARS-COV2
Applications en vie réelle
Aujourd’hui, les chercheurs travaillent à l’intégration des capteurs dans des chewing-gums ou des sucettes et à la production en série du système de diagnostic. À cette fin, ils collaborent avec FlareOn Biotech GmbH, une start-up fondée en 2024 par l’université de Würzburg. Le processus de développement devrait durer environ quatre ans.
Prospective
L’équipe voit même plus loin et imagine cette solution comme outil de suivi épidémiologique où chaque personne qui se testerait pourrait entrer son résultat sur une plateforme qui dessinerait des clusters d’infections par exemple !
Référence de l’étude : A Viral Neuraminidase-Specific Sensor for Taste-Based Detection of InfluenzaMartina Raschig, Marcus Gutmann, Josef Kehrein, Eberhard Heller, Michael Bomblies, Marcel Groß, Oskar Steinlein, Peggy Riese, Stephanie Trittel, Tessa Lühmann, Carlos A. Guzmán, Jürgen Seibel, Heinrich Jehle, Christian Linz, Stephan Hackenberg, and Lorenz MeinelACS Central Science Article ASAP DOI: 10.1021/acscentsci.5c01179 https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acscentsci.5c01179
