TROD triplexes respiratoires vs PCR : distorsion de qualité

Dans un communiqué du 30 mai, le syndicat Les Biomed et le SNBH s'interrogent : pourquoi envisager de rembourser les trod triplexes respiratoires en pharmacie alors que les PCR multiplexes des biologistes ne le sont toujours pas. Quand bien même les premiers n'ont pas démontré une sensibilité répondant aux critères de la HAS ?

Par Sophie HOGUIN, publié le 06 juin 2024

TROD triplexes respiratoires vs PCR : distorsion de qualité

A travers ce communiqué, c’est bien l’ensemble de la communauté des biologistes médicaux qui s’exprime. Ainsi précise le texte, les biologistes médicaux rappellent les propos de la HAS dans son rapport du 13 juin 2023 : « Alors que la HAS a fixé à 80% le taux minimal de sensibilité requis pour un TROD, les données de performances diagnostiques rapportées dans la littérature scientifique donnent à penser que les TROD évalués seraient nettement en-dessous de ce seuil. Ainsi l’utilisation des TROD multiplex pourrait générer environ 25 % de faux-négatifs pour le VRS chez l’enfant, et 45 % pour les virus grippaux, quel que soit l’âge. Par ailleurs, il n’existe pas de données robustes pour permettre d’évaluer les performances diagnostiques des TROD les plus récents. »

Distorsion d’exigences entre pharmacies et laboratoires

Ainsi, ces tests, visant à diagnostiquer simultanément plusieurs pathogènes respiratoires, soulèvent des questions quant à leur qualité et du coup à leur pertinence. Alors que les exigences pour un remboursement des dispositifs médicaux sont toujours plus poussées et nécessitent de faire la preuve du service médical rendu tant d’un point de vue scientifique qu’économique, cette décision est vraiment à contre-courant. Les biologistes médicaux sont vraiment interrogateurs : “Le remboursement de ces TROD, alors que les PCR respiratoires ne sont pas remboursées, est incompréhensible !”

Remboursés !

Pour conclure, “Les BIOMED et le SNBH réitèrent leur demande à l’assurance maladie de remboursement des PCR multiplexes COVID/Grippe/VRS et Mycoplasma pneumoniae à l’hôpital mais également en ville, en cohérence avec les instructions du ministère qui les recommandent (DGS-URGENT du 29-11-23).” Rappelant que “Le remboursement de ces PCR multiplexes respiratoires permettrait de plus un suivi en temps réel des épidémies à travers le dispositif d’épidémiologie LABOéSI, et permettrait de casser les chaînes de transmission, à l’heure où les services d’urgences hospitaliers sont débordés, surtout en période hivernale.