Grossesse et CMV : Vers un dépistage systématique généralisé

Ce dépistage serait effectué chez les femmes enceintes séronégatives ou de statut sérologique inconnu. Le dispositif serait réévalué à 3 ans avec l’analyse des données collectées pendant trois ans. Une position qui va donc à l’encontre de celles adoptées par le HCSP (2018 et 2023), qui argumentait par un manque de données.

Saisie par le ministère de la Santé pour qu’elle établisse sa recommandation, la HAS a mis dans la balance le fardeau du CMV au cours de la grossesse, les inégalités de dépistage et l’existence d’un test de détection et d’un traitement pouvant limiter la transmission au fœtus.

Rappelons que, dans certains cas, peu fréquents, l’infection au CMV en cours de grossesse peut induire des complications graves pour le fœtus : perte auditive neurosensorielle (unilatérale ou bilatérale), troubles neurologiques (tels que troubles vestibulaires), retard global du développement ou certaines formes de paralysie. Aujourd’hui, le test de détection du CMV est déjà réalisé chez un tiers des femmes enceintes.

La HAS souligne l’effort d’accompagnement, d’information et de formation des professionnels de santé pour appliquer ces recommandations.

Elle recommande de nombreuses évaluations et études complémentaires afin d’alimenter les données nécessaires à la réévaluation du dispositif dans 3 ans.

Les outils diagnostiques

Parmi les évaluations à mener, la HAS prévoit une actualisation de l’évaluation de la performance des tests de dépistage devra être réalisée par la HAS. Il s’agira notamment d’évaluer la performance globale de la séquence des tests (IgG, IgM, avidité IgG) incluant le test de confirmation diagnostique ; de suivre la fréquence, en vie réelle, des situations nécessitant une reprise de la sérologie chez les femmes enceintes, notamment l’avidité des IgG, à travers des études observationnelles prospectives ;

Par ailleurs, la HAS préconise également de ne recourir qu’à des tests d’avidité des IgG ayant des seuils minimums de performance, en termes de sensibilité et de spécificité, respectivement de 95 % et 95 % (obtenues en conditions réelles d’utilisation), dans le cadre de la séquence actuellement utilisée (IgM, IgG, avidité IgG).