Leucémies chroniques : un diagnostic précoce pour une prise en charge optimisée

Alors que le traitement des hémopathies malignes, a fait des progrès majeurs ces dernières années, l'Académie nationale de médecine rappelle l’importance de la réalisation d’un hémogramme dès les premiers signes évocateurs et d’une prise en charge coordonnée.

N.B-S., publié le 11 avril 2023

Leucémies chroniques : un diagnostic précoce pour une prise en charge optimisée

« Deux hémopathies sont emblématiques d’un changement de paradigme en hématologie : la leucémie myéloïde chronique (LMC) et la leucémie lymphoïde chronique (LLC) » affirme l’Académie nationale de médecine dans un communiqué publié le 7 avril. « La LLC est une prolifération lymphoïde monoclonale, dont le bilan inclut, outre le phénotypage sanguin, des examens cytogénétiques et moléculaires permettant de proposer des traitements ciblés dans les formes à forte masse tumorale. La surveillance est sanguine, mais concerne aussi le risque infectieux » rappelle l’Académie. La LMC est un syndrome myéloprolifératif, qui, dans la majorité des cas, est traité par des inhibiteurs de tyrosines kinases donnés oralement en ambulatoire, notamment l’imatinib. La surveillance repose sur des bilans sanguins simples, mais auxquels il faut adjoindre des tests de biologie moléculaire, en particulier l’amplification par la réaction de polymérisation en chaine du transcrit leucémique, au début, mensuels, puis trimestriels. Si une amélioration profonde des résultats de ces tests est obtenue, souvent après 2 à 3 ans, ils peuvent être espacés, tous les 6 mois ».

« Ces hémopathies malignes, dont la prévalence est croissante, ont vu leur pronostic considérablement amélioré, avec des perspectives de vie longue et une qualité de vie satisfaisante » se réjouit l’Académie. Face aux progrès majeurs des thérapies ciblées pour ces pathologies, l’Académie recommande « la prescription d’un hémogramme pour un diagnostic précoce et une prise en charge à un stade de début de l’hémopathie devant un syndrome tumoral (adénopathies, splénomégalie) et des signes généraux évocateurs (pâleur, amaigrissement) ». Elle insiste également sur l’importance d’une prise en charge coordonnée de ces patients « impliquant le spécialiste hospitalier, le médecin généraliste, l’infirmière de pratique avancée et le pharmacien », la nécessité d’une bonne connaissance de la pharmacologie des thérapeutiques ciblées par le prescripteur, et encourage « le retour à une activité professionnelle lorsque, après les phases initiales du traitement, l’hémopathie est en bonne rémission ».