SFM et JFBM : deux approches mais beaucoup de similitudes

En deux semaines, les biologistes étaient à l’honneur sur deux congrès : celui de la Société française de microbiologie (SFM) et celui des biologistes des hôpitaux (JFBM). Beaucoup de problématiques ou de tendances communes ressortent de ces deux événements.

Par Sophie HOGUIN, publié le 17 octobre 2023

SFM et JFBM : deux approches mais beaucoup de similitudes

Du 4 au 6 octobre 2023, Rennes accueillait « Microbes 2023 », le congrès de la Société française de microbiologie (SFM) et du 11 au 13 octobre, les biologistes du monde hospitalier se retrouvaient pour leurs 6e journées francophones de la biologie médicale (JFBM), à Antibes-Juan-les-Pins.

Mais au final, que le congrès soit centré sur une spécialité scientifique (microbiologie) ou sur un milieu de travail (l’hôpital), les problématiques, les questions et les tendances sont très similaires. A commencer par l’esprit même de ces deux congrès qui se présentaient comme ouverts sur d’autres horizons, ouverts à des thématiques dépassant leurs spécialités et porteurs des questionnements actuels des biologistes, de leurs pratiques et de leurs places, quels qu’ils soient.

Quelle place pour le biologiste ? Comment devenir acteur de la prévention ?

C’est véritablement une question centrale aujourd’hui, qui est apparu en filigrane dans de nombreuses interventions des deux congrès. Le symposium « Grippe et virus respiratoires » qui se tenait en parallèle du congrès Microbes, en est un bon exemple. Presque toutes les interventions ont conclu et posé cette question : comment faire passer les messages de prévention que ce soit pour la vaccination ou le port du masque, comment faire remonter les alertes et qui doit décider, quels leviers pour être écouté et pour partager les informations ?

A l’heure de l’infobésité généralisée, on voit que les questions de communication et de transfert des connaissances restent une clé pour des parcours de soins optimisés et efficaces.

Clinique et biologie se répondent et se complètent

Sur les deux congrès, le rapport clinicien / biologiste a été posé et notamment sur la place que l’on accorde au biologiste et à son expertise : un nécessaire respect mutuel et une posture d’humilité sont nécessaires pour poser des diagnostics communs et prendre des décisions de bonnes pratiques. Quels résultats transmettre au clinicien : l’ensemble de l’antibiogramme ou seulement une conclusion efficace ? Comment faire entendre que certaines analyses sont inutiles, ou non pertinentes ?

A ce sujet d’ailleurs, une alerte a été émise par le groupe MicMac  de la SFM dans une tribune au Monde , sur les tests sur le microbiote fécal dont il est illusoire de penser aujourd’hui qu’on peut les interpréter et en tirer des diagnostics certains

Une problématique qui était très présente aussi aux JFBM, avec en parallèle des questions logistiques qui se surimposent puisque qu’on est dans le monde hospitalier : qui alerter, comment alerter, à quel moment alerter, comment s’organiser pour bien alerter pendant les gardes.

Et pour l’un des orateurs des JFBM, l’avenir est clair pour les biologistes : « l’avenir est hors de vos laboratoires, sortez, allez voir les cliniciens et les patients, confrontez vos résultats biologiques à la réalité du patient ! »

Et pour compléter ces propos, retrouvez notre dossier hématologie « diagnostics : collaborer pour mieux interpréter »

Des fournisseurs « très olympiques »

Au niveau des exposants, on retrouve sur ces deux congrès quelques tendances du moment avec pour adage général « toujours plus près, toujours plus petit, toujours plus vite » :

  • Le développement de solutions diagnostic par approche syndromique qui deviennent de plus en plus abordables
  • Des appareils compacts et rapides qui donnent des résultats de types « point of care » en moins de 20mn
  • Des raccourcissements des mise en culture via une standardisation poussée des prélèvements, de leur manipulation et un contrôle précis des étuves avec une automatisation plus ou moins poussée et intelligente. Une tendance qui veut s’appuyer sur « la concentration sur la valeur ajoutée » des biologistes.
  • Les analyses en biologie moléculaire qui gagnent en maturité (fiabilité, reproductibilité, facilité, qualité)
  • Une offre importante en matière de logiciels, gestion informatisée etc des flux et des données

Cependant il ne faut pas s’y tromper, la vitrine des fabricants est mise à l’épreuve des faits et des recherches. Ainsi, sur les deux congrès, les retours d’expérience et les posters ont fait la part belle à l’analyse ou la comparaison de différents matériels, mettant en avant, la nécessaire connaissance technique des machines pour éviter certains biais par exemple ou choisir avec pertinence son matériel.

Les biologistes ne sont pas « hors sol »

Une autre tendance qui se confirme sur ces deux congrès c’est la nécessaire ouverture des biologistes à la gestion entrepreneuriale : de la gestion de projet aux managements des équipes, de la prise en main de leur prévoyance ou de leur retraite, de la gestion des compétences aux recrutements des jeunes. Une tendance qui tend d’autant plus à rapprocher biologistes hospitaliers et biologistes libéraux sur de très nombreux sujets.

Avec pour toile de fond, une attente très forte de la reconnaissance du métier de biologiste. Des questionnements et des attentes, que l’on va sans nul doute retrouver aussi aux JIB qui se tiendront le 17 et 18 novembre à Paris.

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