Bourgogne-Franche-Comté : État des lieux annuel de la biologie médicale

L’ARS de Bourgogne Franche-Comté publie son rapport annuel sur le secteur de la biologie médicale. En 2022, la région comporte 171 sites de laboratoires et le nombre d’examens prélevés se répartit à raison de 34 % pour le secteur public et de 66 % pour le secteur libéral. Plus de 99 % de la population se trouve à moins de 30 minute d’un site de prélèvement. La couverture des départs en retraite reste une problématique majeure avec 40 % des biologistes ayant plus de 55 ans.

N.B-S., publié le 21 mars 2023

Bourgogne-Franche-Comté :  État des lieux annuel de la biologie médicale

Depuis 2012 l’ARS de Bourgogne Franche-Comté réalise un bilan annuel du secteur de la biologie médicale. Le dernier, paru début mars 2023, est une analyse de l’année 2022.

Une activité en augmentation

Ainsi, en 2022, 171 sites de laboratoires sont implantés sur la région dont 140 sites de laboratoires privés (141 en 2011), 22 sites de laboratoires hospitaliers (30 en 2011), plus le laboratoire du CEA et ceux de l’EFS. Cela représente environ 1 site pour 17 300 habitants contre environ 1 site pour 14 000 habitants en France. L’activité des laboratoires a augmenté de plus de 16 % sur la région entre 2018 et 2021, une part de cette augmentation étant liée à l’activité Covid-19. L’activité de la biologie libérale a fortement augmenté entre 2015 et 2021 (+ 40 %). En revanche, après être restée très stable de 2015 à 2020, l’activité hospitalière (en nombre de prélèvements) a augmenté d’environ 5 % en 2021. Les trois plus gros laboratoires hospitaliers de la région sont ceux des CHU de Dijon et Besançon et celui de l’Hôpital Nord Franche-Comté. Leur activité cumulée (9,7 millions d’examens prélevés) représente 17 % de l’activité totale de la région.

Un accès satisfaisant aux sites de prélèvement

La grande majorité (99,3%) de la population de la région Bourgogne-Franche-Comté se trouve à moins de 30 minutes d’un site d’un laboratoire et seul 0,1 % de la population est située au-delà des 35 mn d’un site de laboratoire (soit environ 3 000 personnes). Mais plusieurs sites pré- et post-analytiques sont distants de plus d’une heure de trajet d’un site analytique. « Ce type d’organisation pose la question du respect des conditions de conservation des prélèvements et des délais avant analyse ce qui exclut de facto la réalisation d’examens dans le cadre de l’urgence » commentent les auteurs du rapport.

Alerte démographique

Seize postes d’internes en biologie médicale (médecins et pharmaciens) sont ouverts chaque année en région Bourgogne-Franche-Comté, ce qui ne couvre pas les départs en retraite. En effet, 40 % des biologistes en activité dans la région ont plus de 55 ans et 5 % ont plus de 65 ans. L’estimations du rythme des départs en retraite est passé de 14 par an à 16 par an en 5 ans. « Une éventuelle augmentation du nombre de postes d’internes ouverts n’améliorerait pas la situation du fait de la désaffection de cette discipline par les étudiants » regrettent les auteurs.

A venir en 2023

« La loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 permettra à la biologie délocalisée de sortir des établissements de santé, ce qui sera un nouveau chantier pour les biologistes et l’ARS » anticipe le rapport, qui met ensuite l’accent sur « la nécessité de mettre les moyens suffisants pour assurer un niveau de sécurité informatique capable de faire face aux menaces actuelles pesant sur les acteurs de santé » Enfin, « L’évolution de la biologie médicale est loin d’être terminée. Elle est amenée à s’adapter à la mise en œuvre de tous les nouveaux dispositifs de réorganisation territoriale du système de santé et notamment le développement de l’exercice coordonné en interdisciplinaire, comme le souligne la présidente de l’URPS biologistes » concluent les auteurs.