Le nombre de nouveaux cas de cancers en augmentation

Le BEH du 4 juillet 2023 détaille les estimations de l’incidence des principaux cancers en France pour 2023, et leurs évolutions depuis 1990. En parallèle, l’Inca publie l’édition 2023 de son panorama des cancers en France.

Nadia Bastide-Sibille, publié le 05 juillet 2023

Le nombre de nouveaux cas de cancers en augmentation

Santé publique France, l’Institut national du cancer, le réseau des registres des cancers Francim et le service de biostatistique-bioinformatique des Hospices Civils de Lyon (HCL), publient, dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 4 juillet 2023, des estimations de l’incidence des principaux cancers en France hexagonale pour l’année 2023 et actualisent l’analyse des évolutions depuis 1990. Ce même jour, l’Institut National du Cancer (INCa) publie l’édition 2023 de son panorama des cancers en France.

Plus de 51 000 nouveaux cas de cancers en 2023

Le nombre de nouveaux cas de cancers est estimée 433 136 pour l’ensemble des localisations. « Ce chiffre correspond à plus de 51 000 nouveaux cas de cancers en 2023 par rapport aux dernières données d’incidence pour l’année 2018, publiées en 2019 » estime l’INCa. Selon son analyse, cette augmentation est majoritairement liée à l’accroissement et au vieillissement de la population « qui expliquent 78 % de l’augmentation du nombre de cas chez l’homme et 57 % chez la femme », mais aussi à une augmentation des risques de survenue de cancers. Ainsi, la part attribuable au risque de cancer atteint 20% chez l’homme et 47% chez la femme (voir figure ci-dessous). « Tous cancers confondus, les évolutions du taux d’incidence combinées aux évolutions démographiques ont conduit à un doublement du nombre de nouveaux cas de cancers depuis 1990 chez l’homme et la femme » quantifie l’article du BEH.

Evolution du nombre estimé de nouveaux cas de cancer entre 1990 et 2023

©Institut National du Cancer

Une tendance plus favorable chez l’homme

Depuis 1990, le taux d’incidence standardisé (TSM) tout cancers confondus augmente en moyenne de 0,9% chez la femme et de 0,3% chez l’homme. Chez ce dernier, « après une augmentation jusqu’en 2005, le taux d’incidence a diminué et semble se stabiliser depuis 2012 » précise l’article du BEH. Pour certaines localisations « l’incidence évolue différemment selon le sexe, avec des tendances plus favorables chez l’homme, mais dans un contexte où les taux sont encore nettement supérieurs a ceux observés chez la femme en 2023 » indiquent les auteurs. Ainsi, chez l’homme une diminution de TSM est observée pour les cancers lèvres-bouche-pharynx, de l’œsophage, du cancer colorectal ou encore pour le cancer du poumon, alors que chez la femme, l’incidence augmente pour toutes les localisations depuis 1990. En particulier, une augmentation préoccupante est observée pour le cancer du poumon.

L’incidence de certains cancers augmente

Chez l’homme comme chez la femme, l’incidence des mélanomes de la peau, des cancers du pancréas ainsi que des cancers du rein augmentent entre 1990 et 2023. Le TSM du cancer de la prostate qui avait fortement augmenté entre 1990 et 2005 avant de diminuer jusqu’en 2015 est à nouveau en augmentation. Chez la femme pour le cancer du sein, une augmentation est observée depuis 2015, et les projections pour 2023 font état du niveau le plus élevé depuis 1990.

Diminution et stabilisation

L’incidence du cancer de l’estomac diminue pour les deux sexes depuis 1990. Dans l’ensemble, le TSM des cancers génitaux féminins évolue favorablement, sauf pour le cancer de l’utérus, dont la diminution s’est arrêtée et dont l’incidence est stable depuis 2010. Enfin, chez les deux sexes, une forte inversion de la tendance est observée pour le cancer de la thyroïde, en augmentation jusqu’en 2013 et en diminution jusqu’en 2018. Pour ce cancer comme pour celui de la prostate, leurs évolutions incertaines ont conduit les auteurs de l’étude à ne pas faire de projection sur la période 2019-2023.

Prévenir et dépister

L’étude du BEH conclut sur l’importance de renforcer les stratégies préventives, en particulier parmi les populations et classes d’âge a risque élevé. Prévention primaire et dépistages sont les maîtres mots dans ce combat insiste l’INCa. « Nous le savons, près de la moitié des cancers pourraient être évités en arrêtant de fumer, en respectant les repères en matière de consommation d’alcool, en mangeant équilibré et varié et en pratiquant une activité physique régulière » martèle l’Institut. Le dépistage est essentiel pour détecter précocement la maladie. Pourtant, les chiffres de participations aux dépistages organisés sont de 47,7 % des personnes concernées pour le cancer du sein (période 2021-2022), 58,8 % cancer du col de l’utérus (période 2018-2020) et 34,3 % (période 2021-2022) pour le cancer colorectal.

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