Des infections néonatales graves à Echovirus 11

La SFM alerte sur l’apparition depuis juillet 2023 de 9 cas d’infections néonatales graves à entérovirus (Echovirus 11) diagnostiquées dans un tableau de sepsis sévère, compliqué d’insuffisance hépatocellulaire grave et parfois d’atteinte myocardique, neurologique ou d’entérocolite.

N.B-S., publié le 01 mai 2023

Des infections néonatales graves à Echovirus 11

Sur ces neufs enfants (4 paires de jumeaux nés entre 31+5 SA et 36+3 SA et un enfant né à 39 SA), sept sont décédés et deux sont encore hospitalisés en réanimation. Les signes cliniques ont été observés à chaque fois entre 3 et 6 jours après la naissance, avec une transmission materno-fœtale avéré dans 7 cas sur 9, et probable dans les 2 derniers cas. 4 des 5 mères présentaient des signes d’infection (fièvre, signes digestifs) dans les 48 heures précédant l’accouchement.

« Un tel taux de mortalité n’avait à ce jour jamais été observé dans le cadre de la surveillance des infections néonatales à entérovirus » souligne la SFM (Société Française de Microbiologie). Cette sévérité de l’infection pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs selon la SFM, dont la prématurité, l’acquisition très précoce de l’infection et la circulation d’un nouveau variant d’echovirus 11 (30,2% des virus identifiés en 2022 chez les nouveaux nés). L’echovirus 11 étant déjà connu pour donner des infections néonatales graves avec défaillance hépatique majeure.

La survenue de ces cas incite à une surveillance renforcée « aussi bien virologique que clinique en raison de la méconnaissance fréquente de ce risque de transmission et de ce diagnostic vital » insiste la SFM. A cette fin, le groupe de travail sur les infections néonatales sévères à entérovirus formule une série de recommandations à destination des professionnels de santé :

– Evoquer l’infection à entérovirus chez les nouveau-nés présentant une insuffisance hépatique grave, une entérocolite, une méningo-encéphalite ou une myocardite

– Surveiller de manière rapprochée la fonction hépatique, cardiaque, neurologique et le risque d’entérocolite chez les nouveau-nés présentant un tableau de sepsis néonatal sévère d’étiologie indéterminée

– Prévenir précocement les CHU de référence chez tout enfant présentant un tableau compatible avec une infection à entérovirus, l’aggravation pouvant être rapide et brutale.

– Réaliser systématiquement chez ces patients en sus des prélèvements bactériologiques des prélèvements (sang, selles, naso-pharyngé) incluant une recherche du génome des entérovirus (RT-PCR) chez les nouveau-nés et la mère

– En cas de diagnostic avéré, se rapprocher très rapidement du groupe de praticiens cliniciens et virologues spécialisés pour discuter d’éventuelles options thérapeutiques

– En cas d’infection maternelle avérée en pré ou per partum, surveiller l’enfant pendant au moins 7 jours

– En cas de positivité pour la recherche d’entérovirus, d’adresser les prélèvements pour typage moléculaire aux laboratoires du CNR des Entérovirus selon l’organisation prévue dans le cadre de la surveillance des infections à entérovirus.

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