Les Biomed poussent leurs propositions

Le salon des Biomed J qui s'ouvre aujourd'hui est l'occasion pour le syndicat Les Biologistes Médicaux de mettre en avant les propositions transmises au gouvernement pour faire avancées la cause des biologistes et contribuer à l'amélioration du suivi et du parcours des patients.

Par Sophie HOGUIN, publié le 23 mai 2024

Les Biomed poussent leurs propositions

Dans un communiqué du 17 mai le syndicat Les Biologistes Médicaux (Les Biomed) revenait sur les propositions qu’il avait pu avancer auprès de Florian Bon, nouveau chef de bureau « Accès aux soins » à la DGOS – Ministère de la Santé et des solidarités.

Amélioration de l’accès aux soins

Le communiqué explique ainsi que le syndicat a pu évoqué « la possibilité d’organiser une cartographie nationale des laboratoires de biologie médicale, à l’instar des autres professions de santé sur annuaire.sante.fr, afin de connaître précisément l’offre, les horaires, les prélèvements particuliers, et les lieux de réalisation d’examens biologiques d’urgence. » Objectifs : affiner les besoins, assurer une permanence des soins biologiques et un meilleur accès aux soins non programmés pour limiter le recours aux services d’urgence hospitaliers, et limiter l’utilisation de la biologie délocalisée aux situations le nécessitant. Un corollaire à cette action est cependant nécessaire pour le syndicat « il est indispensable de procéder à une harmonisation des textes internes du COFRAC, en les alignant sur les textes législatifs et règlementaires, notamment en ce qui concerne les lignes de portée des examens biologiques ». Des discussions sont en cours.

Elargir le recrutement en techniciens de laboratoire

Les ressources humaines dans les laboratoires sont insuffisantes. Le syndicat propose « l’élargissement des diplômes permettant l’exercice en tant que techniciens de laboratoire à d’autres diplômes, telle que la licence en sciences de la vie ». Lors du Covid une exception avait été faite pour la biologie moléculaire – Pourquoi se cantonner à cette spécialité, s’interroge le syndicat. Sur ce thème, les Biomed défendent aussi « la valorisation en laboratoire du prélèvement sanguin du technicien et du biologiste médical au même niveau que le prélèvement d’un infirmier, et l’élargissement des actes de prélèvements réalisables par un technicien de laboratoire. Cela permettrait de redéployer un nombre important d’infirmiers sur le territoire national, à l’heure où les ressources manquent. »

Vaccination

Alors que sur le papier, les biologistes peuvent vacciner à l’égal des pharmaciens, les laboratoires n peuvent pas stocker les vaccins ni obtenir le même forfait que d’autres professionnels pour leur achat. Pourtant souligne le communiqué « Cela permettrait enfin de mobiliser massivement les biologistes médicaux dans les campagnes vaccinales, notamment celle de la période hivernale où nous pourrions proposer systématiquement le vaccin anti grippal aux personnes > 65 ans. Cela pourrait concerner également les autres vaccins (papillomavirus, covid, vaccins obligatoires, …), alors que plus de 500 000 patients poussent quotidiennement la porte d’un laboratoire de biologie. »

Agréments (génétique, AMP…)

Les Biologistes Médicaux aimeraient « plus de souplesse dans le système d’agréments puisqu’il est actuellement nécessaire d’avoir deux agréments (moléculaire et cytogénétique) pour réaliser des examens génétiques, et deux agréments (l’un pour le praticien, l’autre pour le laboratoire), ce qui est lourd et redondant. Dans le cadre du plan génomique 2025, à l’instar de ce qui a été réalisé récemment avec l’assistance médicale à la procréation (AMP), et avec l’essor de cette discipline, il est indispensable de faciliter l’accès à des examens génétiques de qualité, dans des délais raisonnables, en adaptant des contraintes inadaptées. »

Prescription et consultations par les biologistes médicaux

Le syndicat souligne les nombreux cas où « il subsiste des incompréhensions entre les textes qui autorisent les consultations et/ou prescriptions en lien avec la biologie médicale, les droits respectifs des médecins et pharmaciens biologistes, les différences de pratiques au sein des certains laboratoires privés et publics et les interprétations des Ordres et de la CNAM sur ce qui est permis ou non. Il est indispensable de cadrer ces éléments, et de valoriser les consultations et prescriptions, notamment dans certains domaines de spécialisation clés (hémato/hémostase, génétique, AMP, infectiologie, …) et certaines situations (urgence biologique, …).

Financiarisation de la santé

Différents acteurs de la vie politique s’intéressent actuellement à la « financiarisation de la biologie médicale ». La DGOS aussi. Sur ce sujet, le syndicat a émis des propositions visant à assurer « un équilibre entre acteurs professionnels et non professionnels dans l’encadrement des droits financiers et décisionnels, en supprimant les moyens de contournement, afin de garantir la transparence, et l’indépendance professionnelle. » Le syndicat précise que ses propositions visent prennent en compte « la complexité de l’organisation actuelle en biologie médicale, avec le risque d’une concentration trop importante et constitution d’un oligopole de 3-4 acteurs, situation accélérée par les baisses brutales de tarification », et pointent la nécéssité de protéger l’investissement des biologistes médicaux dans les laboratoires indépendants et les plus grands groupes, sans détruire brutalement notre modèle de proximité à la française. »

Le syndicat aimerait maintenant pouvoir rencontrer Frédéric Valletoux, ministre de la Santé, afin de faire le point sur les missions et les statuts des biologistes médicaux, métier au coeur du système de soins français.