RICAI 2023 : une édition studieuse et détendue

La RICAI 2023 se tenait ce lundi et mardi au Palais des Congrès de la Porte Maillot à Paris. Dans une ambiance détendue mais studieuse, elle a tenue ses promesses de rencontres pluridisciplinaires, interactives, professionnelles et laissant une place de choix aux jeunes.

Par Sophie HOGUIN, publié le 21 décembre 2023

RICAI 2023 : une édition studieuse et détendue

Marronniers ou nouveautés, la RICAI est toujours un événement intéressant pour se tenir au courant des tendances des dernières recherches en matière de maladies infectieuses, de leur émergence à leur thérapeutique.

Cette édition 2023 a elle aussi tenu ses promesses

Sans bien sûr, viser l’exhaustivité, voici quelques tendances ou nouveautés qui nous sont arrivées aux yeux et aux oreilles.

La mycologie résiste bien

Plusieurs sessions se sont intéressées aux questions autour des champignons, mettant en exergue la “relative” méconnaissance de ces microorganismes par rapport aux bactéries par exemple. Les présentations ont été très diverses et riches traitant autant de l’émergence des résistances chez les aspergillus – notamment en lien avec des sélections qui se sont faites dans l’environnement à cause d’emploi massif de fongicides, ou des classiques candida un peu trop virulentes. Mais on a aussi parlé de nouvelles techniques de dosage comme la possibilité de réaliser des antibiofongigrammes directement à partir du flacon d’hémoculture ou l’utilisation du liquide de rinçage oropharyngé  à la place d’un lavage broncho-alvéolaire pour le diagnostic moléculaire de la pneumocystose. Un point assez complet sur les réflexions en cours sur le dosage des antifongiques et le développement de nouvelles molécules avec des mécanismes d’actions différentes des azolés. Sans oublier une ouverture vers les recherches de champignons dans les eaux – à l’heure de la santé One Health et de la généralisation de la biosurveillance des polluants environnementaux, les champignons restent souvent sous-étudiés. De quoi alimenter notre dossier spécial “champignons” prévu dans le numéro 128 de février-mars 2024 !

Bactéries et antibio : focus le Streptococcus B

Bon, forcément, il y avait aussi beaucoup, beaucoup de sessions autour de l’antibiorésitance de leur émergence, à leur identification et des possibilités thérapeutiques. Beaucoup de stars, se disputent le podium mais nous ferons ici, un petit arrêt sur Streptococcus agalactiae (Streptocoque du groupe B) . Car il a fait l’objet de nombreuses attention à la fois côté congrès mais aussi côté exposants où plusieurs fournisseurs présentaient leurs solutions pour accélérer sa détection au plus près de l’accouchement. L’enjeu autour de ce streptocoque étant d’éviter les infections précoces du nouveau-né tout en évitant de prescrire à mauvais escient des antibiotiques qui pourraient finir par les rendre résistants. En PCR ou en gélose, le streptocoque n’a qu’à bien se tenir.

IST quand tu nous tiens

2024 sera l’année des infections sexuellement transmissibles (IST) – c’est ce qui se murmure dans les couloirs. Il faut dire que cette tendance est soutenue par deux actualités : la mise en place d’un dépistage gratuit dans les laboratoires de biologie médicale et un bilan de Santé Publique France qui souligne des prévalences en augmentation sur plusieurs d’entre elles. Les fournisseurs d’appareils et de réactifs sont prêts à fournir les laboratoires avec tout ce qu’il faut ! Vous pourrez faire le point avec Biologiste Infos dans une de nos prochaines éditions.

Virus respiratoires : vous reprendrez bien une PCR ?

Sans complexe, la PCR multiplex s’est installée comme un partenaire de choix pour le dépistage, le plus précocement possible, des trois virus respiratoires de l’hiver : grippe, VRS, Covid. Les présentations ont fait état de plusieurs retours d’expérience montrant par exemple comme le diagnostic précoce permet de limiter le temps aux urgences ou à l’hôpital.

Exploiter les datas diagnostics pour l’hygiène et la thérapeutique

C’est une problématique montante que de réussir à optimiser les données des biologistes pour faire des alertes aux hygiénistes ou aider les cliniciens dans la bonne maîtrise des antibiotiques ou dans la gestion, le plus en amont possible d’émergence d’épidémies locales. Certains fournisseurs de solutions informatiques s’intéressent au sujet et commencent à implémenter leurs solutions. Retrouvez-les dans notre numéro 129 d’avril-mai avec d’autres éclairages sur la gestion des données de santé et du numérique.

Place aux jeunes !

La RICAI est aussi un congrès qui sait laisser la place aux jeunes. La plupart des sessions accueillaient des présentations d’étudiants de master 2 à post-doc. Et les posters étaient cette année d’une grande richesse tant de sujets que de qualité. Les trophées ont eux aussi été attribués principalement à de jeunes chercheurs / étudiants et pas seulement dans la catégorie junior. Cette richesse est d’ailleurs souvent l’occasion d’échanges intéressants avec la salle qui aime souvent “cuisiner” ces jeunes sur les modalités de leurs recherches !

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