Les priorités de la feuille de route du numérique en santé 2023-2027

La deuxième feuille de route du numérique en santé définit les priorités dans ce domaine pour les cinq prochaines années. Elle compte quatre axes : la prévention, la prise en charge, l’accès à la santé et le développement d’un cadre propice pour le développement des usages.

Morgan Bourven, publié le 01 juin 2023

Les priorités de la feuille de route du numérique en santé 2023-2027

Cette nouvelle feuille de route fait suite à celle qui couvrait la période 2019-2022 et visait à renforcer la gouvernance du numérique en santé et à accélérer le déploiement des services numériques socles. Elle laisse derrière elle d’importants actifs, « dont le premier est le cadre technique d’urbanisation, grâce aux services socles, dont Mon Espace Santé », explique Hela Ghariani, coresponsable de la DNS. Elle souligne le succès du DMP, sur lequel « 10 millions de documents sont envoyés chaque mois » par les hôpitaux, les laboratoires de biologie ou la médecine de ville. C’est « l’équivalent chaque mois de ce qui a été fait en termes d’envoi de documents de santé aux patients au cours des 15 dernières années ».

« Le deuxième actif est le cadre de collaboration que nous avons réussi à mettre en œuvre » entre institutionnels, industriels, établissements et patients, poursuit-elle. La définition de cette seconde feuille de route a d’ailleurs été placée sous le signe de la co-construction.

Systématisation et démocratisation des usages

Là où la première feuille de route « nous a permis de rattraper un certain retard sur l’e-santé » et « d’impulser une dynamique ambitieuse », cette seconde mouture vise à réussir le virage de « la systématisation et de la démocratisation des usages, pour que le numérique se fasse une place dans le quotidien des concitoyens et des professionnels de santé », résume François Braun, ministre de la Santé.

La nouvelle feuille de route comporte 18 priorités et 65 objectifs, regroupés en quatre axes.

Le premier est « Développer la prévention et rendre chacun acteur de sa santé », ce qui passe par le fait d’avoir la main sur ses données de santé. L’un des objectifs est d’atteindre un rythme de 250 millions de documents de santé par an alimentés dans Mon espace santé par les professionnels fin 2023 et 400 millions fin 2026.

Le second axe est de « redonner du temps aux professionnels de santé et améliorer la prise en charge des personnes ». Cela passe par la facilitation de l’accès aux données pertinentes et la lisibilité de l’offre des services qui émergent. Ainsi, en complément de l’accès via le portail web du DMP, les professionnels pourront accéder simplement aux données, en partie structurées, de Mon espace santé (dont les examens de biologie) directement dans leur logiciel métier. Autre objectif : l’expérimentation dès 2023 d’un mécanisme de mesure de la satisfaction des professionnels de santé vis-à-vis de leur logiciel métier.

Le troisième axe, « Améliorer l’accès à la santé pour les personnes et les professionnels qui les orientent » va passer, entre autres, par le développement de la télésanté dans les zones sous-denses et pour des parcours de santé prioritaires, tandis que le quatrième, « Déployer un cadre propice pour le développement des usages et de l’innovation », oblige à renforcer la cybersécurité. Ainsi, au plus tard en 2027, tous les établissements devront réaliser un exercice de crise cyber annuel ou bi-annuel.

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