Santé environnement : L'enquête Albane est lancée
Afin de mieux connaître et protéger l'état de santé de la population vivant en France hexagonale (Corse comprise), Santé publique France et l'Anses lancent en juin 2025 le premier cycle de l'enquête Albane. Les biologistes médicaux seront mobilisés pour réaliser les prélèvements et les analyses.

Albane est la première enquête épidémiologique en santé-environnement d’une telle ampleur et incluant un examen de santé.
En effet, elle vise à apporter une photographie précise de la santé de la population et de ses habitudes alimentaires, son activité physique, ses habitudes de vie et son exposition à une quinzaine de familles de substances présentes dans l’environnement.
Recueils et analyse par cycles
La première phase de recueil de données se terminera fin 2026 avec des premiers résultats attendus début 2028.
L’enquête Albane est construite autour d’une planification sous forme de cycles répétés tous les deux ans. A chaque cycle, pourront s’ajouter de nouvelles thématiques pour permettre d’approfondir certaines analyses, affiner la surveillance sur certaines expositions ou rechercher plus précisément des déterminants.
Avec cette vision large et continue, permettant des comparaisons d’un cycle à l’autre, une surveillance de l’état des Français pourra se construire. Elle produira des indicateurs des risques nutritionnels, chimiques ou microbiologiques liés à leur alimentation, et aussi de mesurer l’efficacité des mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics.
Les outils de recueils des données
Pour chaque cycle, des échantillons distincts de plus de 3 000 personnes (enfants et adultes) seront mobilisés, sélectionnés au hasard sur plus d’une centaine de zones d’enquêtes réparties aléatoirement sur le territoire.
Plusieurs moyens seront mobilisés pour collecter les données nécessaires au calcul des indicateurs exhaustifs et précis de l’état de santé des participants dont des analyses de biologie médicale :
- Un questionnaire en face à face avec un enquêteur sur leur logement, leur profession et leur famille
- Un auto-questionnaire sur leurs habitudes de vie, leur santé, leurs habitudes alimentaires et leur activité physique
- Une enquête alimentaire avec un relevé exhaustif des consommations sur trois jours non consécutifs, à compléter sur une plateforme en ligne ou par téléphone avec une équipe de diététiciens.
- Le port d’un accéléromètre, sur une période de sept jours, pour mesurer l’activité physique d’un sous-échantillon aléatoire de personnes
- Un examen de santé, à faire dans un laboratoire de biologie médicale avec mesure de la taille, du poids, de la force musculaire et de la pression artérielle. Des prélèvements d’urine et de cheveux seront également réalisées chez les participants de plus de 3 ans, ainsi que des prélèvements de sang pour ceux de plus de 6 ans.
Beaucoup de données
Les premières données devraient servir à établir :
- des valeurs de référence d’exposition à partir des niveaux d’imprégnation de la population aux substances présentes dans l’environnement – en amont de toute interprétation sanitaire
- Les déterminants environnementaux et alimentaires de ces expositions ;
- La part non diagnostiquée de certaines maladies chroniques et son évolution
- Les prévalences d’adéquation et d’inadéquation des apports nutritionnels
Derrière ses données directement issues des enquêtes, les données d’Albane seront corrélées à celles du SNDS (système national des données de santé) pour chercher l’existence de liens éventuels entre expositions, habitudes alimentaires, environnement et apparition de pathologies ou de troubles.
Elles pourront aussi servir à réévaluer certaines valeurs toxicologiques de références lors des travaux de l’Anses.
Ces données seront à terme en open data pour alimenter la recherche et les programmes de prévention français et internationaux.