Lutter contre la résistance aux antibiotiques

Lors de la conférence de presse qui a suivi, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a présenté une série de mesures pour lutter contre l’émergence de résistances aux antibiotiques, rappelant que chaque année en Europe, 25 000 décès seraient dus à la résistance aux antibiotiques.

La ministre a également souligné les progrès réalisés par la France dans le domaine de la consommation d’antibiotiques. Premier consommateur européen en antibiotiques en 2001, l’Hexagone est aujourd’hui redescendu en troisième position, mais reste encore au-dessus de la moyenne européenne. Les antibiotiques y sont encore trop souvent prescrits, constate la ministre, et la première mesure pour y remédier est de favoriser leur bon usage. Pour ce faire, Marisol Touraine a annoncé notamment la généralisation du référent sur les antibiotiques dans tous les établissements de santé, y compris les maisons de retraite, et mis l’emphase sur le développement de l’utilisation des tests rapides d’orientation diagnostique par les professionnels de santé. La HAS établira d’ailleurs de nouvelles recommandations à ce sujet. Pour lutter contre l’antibiorésistance, la deuxième mesure clé est de renforcer la réserve hospitalière, c’est-à-dire d’augmenter le nombre de molécules, dites critiques, réservées exclusivement à un usage à l’hôpital.

Le troisième axe de lutte consiste à informer les citoyens et mobiliser tous les professionnels. Dans ce cadre, une campagne à destination du grand public et des professionnels a été lancée par l’assurance maladie sur Internet aujourd’hui. La ministre a également annoncé la mise en place en 2014 de l’ICATB2 qui prendra la relève de l’ICATB, indicateur composite de bon usage des antibiotiques en milieu hospitalier. Cet indicateur sera accessible par le grand public sur le site du Ministère.

La ministre de la Santé a également rappelé que l’antibiorésistance est un frein à l’innovation de nouveaux antibiotiques dans les laboratoires, puisque ces médicaments risquent de ne pas être rentables pour le laboratoire en cas d’émergence de résistance. Pour inciter au développement de nouveaux antibiotiques, et aussi maintenir les anciens sur le marché, la ministre a proposé d’instaurer au niveau européen un statut particulier pour les antibiotiques en s’inspirant de celui des médicaments orphelins. Car parallèlement à l’augmentation des résistances aux antibiotiques, une diminution du nombre d’innovations dans le domaine des antibiotiques se fait sentir.