Des cellules souches cancéreuses identifiées pour la première fois in vivo

Recherche en cancérologie Biologiste infos BRUXELLES, 2 août 2012 – Les cellules souches cancéreuses existent, elles ont été découvertes et visualisées par fluorescence pour la première fois dans un modèle de croissance tumorale spontanée par l’équipe de chercheurs du Pr. Cédric Blanpain, de l’Université libre de Bruxelles (Belgique) et le Pr. Benjamin Simons de l’Université […]

Par Steven DIAI, publié le 02 août 2012

Des cellules souches cancéreuses identifiées pour la première fois in vivo

Recherche en cancérologie

Biologiste infos
BRUXELLES, 2 août 2012 – Les cellules souches cancéreuses existent, elles ont été découvertes et visualisées par fluorescence pour la première fois dans un modèle de croissance tumorale spontanée par l’équipe de chercheurs du Pr. Cédric Blanpain, de l’Université libre de Bruxelles (Belgique) et le Pr. Benjamin Simons de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), indique un article publié dans la revue Nature.
 
Les cellules souches cancéreuses ont été décrites dans différents cancers humains, dont le cancer de la peau. Elles sont supposées soutenir la croissance tumorale, résister à la chimiothérapie et la radiothérapie et être responsables de la rechute tumorale après traitement. Jusqu’à présent, leur existence avait été démontrée par leur capacité à reformer des tumeurs après leur transplantation chez des animaux immunodéficients. Ces études montraient clairement le potentiel de ces cellules tumorales dans ce protocole expérimental mais ne reflétaient pas nécessairement le rôle exact qu’elles jouent dans leur environnement naturel. Par ailleurs, l’existence des cellules souches cancéreuses n’avait encore jamais été montrée dans un modèle de croissance tumorale spontanée.
 
Dans cette étude, Gregory Driessens et ses collègues ont mis au point une nouvelle stratégie de traçage génétique pour marquer les cellules tumorales par fluorescence, de manière isolée, et suivre leur devenir, ainsi que celui de leurs descendantes, au cours du temps.
 
Ils ont trouvé que dans des tumeurs bénignes, la majorité des cellules tumorales ont un potentiel de prolifération limité tandis que les cellules souches cancéreuses survivent plus longtemps et donnent naissance à des cellules qui vont former des pans entiers de la tumeur. “Pour la première fois, nous avons pu observer des cellules souches cancéreuses en action dans leur environnement naturel”, a déclaré Gregory Driessens, le premier auteur de cette étude.
 
En collaboration avec le Pr. Benjamin D. Simons, les chercheurs ont développé un modèle mathématique de leur analyse clonale, qui suggère l’existence dans les tumeurs bénignes d’une organisation hiérarchique de la tumeur avec des cellules souches tumorales et des cellules progénitrices à durée de vie plus limitée.
 
A l’opposé, dans des tumeurs malignes, l’organisation hiérarchique change avec l’émergence d’une seule population de cellules souches cancéreuses avec un potentiel de différentiation plus limité.
 
“Cette nouvelle approche permettra de mieux définir le mode de croissance tumorale dans d’autres types de cancers, dans les métastases et lors de rechute après traitement, et pourrait avoir des implications importantes pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques dans le cancer”, a conclu le Pr Cédric Blanpain.
 
DF d’après un communiqué de l’ULB
 
Crédit photo: ULB