Une mobilisation très suivie

Le second mouvement de grève des biologistes médicaux, du 1er au 3 décembre 2022 se révèle avoir été aussi suivi que le premier avec plus de 90% des laboratoires de ville fermés. Faute d’un engagement écrit de l’Assurance Maladie, d’autres actions pourraient être envisagées dans les jours qui viennent.

N.B-S, publié le 03 décembre 2022

Une mobilisation très suivie

« Il y a un risque majeur de disparition de notre métier » s’inquiète François Blanchecotte, président du SDB (Syndicat des biologistes) lors de la conférence de presse de l’ABM (Alliance de la biologie médicale) donnée le premier décembre lors des JIB 2022. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 a été définitivement adopté à l’Assemblée nationale le vendredi 2 novembre. L’article 51 (ex-article 27) de ce projet de loi donne aux biologistes jusqu’au 31 janvier 2023 pour trouver un accord avec l’Assurance maladie. Dans le cas contraire, le gouvernement procéderait à des baisses de tarifs de biologie hors Covid « à hauteur d’au moins 250 millions d’euros » par arrêté. « Nous sommes engagés aujourd’hui dans une doctrine comptable qui aboutira à la destruction du tissu biologique » dénonce Jean-Claude Azoulay, président du SNMB. Au moins 10 000 emplois et 400 sites seraient menacés estime l’ABM.
La profession a proposé le 21 novembre un compromis en ajoutant à la proposition initiale d’une contribution exceptionnelle de 250 millions d’euros en 2023, une proposition de diminution de l’enveloppe de financement de la biologie courante pour un montant de 145 millions d’euros par an en 2024, 2025 et 2026, soit 685 millions sur quatre ans. En l’absence de réponse claire de l’Assurance maladie à cette proposition, les biologistes ont rejoint la grève des professionnels de santé du premier décembre. Au 2 décembre à midi, le taux de suivi était de 95% des laboratoires, a annoncé l’ABM dans un communiqué. « Sans réponse écrite et claire de l’Assurance Maladie, la grève sera reconduite » annonce Alain Le Meur, président de l’APBM et porte-parole de l’ABM. D’autres actions pourraient également être envisagées telle la suspension du Dossier Médical Partagé.