Nécessité de renforcer le dépistage des IST

Santé publique France publie l’actualisation des données de surveillance du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en France, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre. Elle rappelle l’importance du dépistage pour un diagnostic précoce et un accès aux traitements antiviraux et rediffuse sa campagne « Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre ».

N.B-S, publié le 29 novembre 2022

Nécessité de renforcer le dépistage des IST

« Le nombre de sérologies VIH réalisées en 2021, en augmentation depuis 2020, n’a pas retrouvé le niveau de 2019 » constate Florence Lot, Responsable de l’unité VIH/sida, hépatites B et C, IST à Santé publique France lors de la conférence de presse du 25 novembre 2022. Et de fait,5,7 millions de sérologies VIH ont été réalisée en 2021, soit 8% de plus qu’en 2020 (5,3 millions). Pour rappel, en 2019, 6,1 millions de sérologie VIH avaient été réalisées.

 

Stabilité du nombre de nouveaux diagnostics

En revanche, le nombre de découvertes de séropositivité est stable entre 2020 et 2021, quelque soit la population considérée, le mode de contamination et le lieu de naissance. « Cette stabilité pourrait être compatible avec une diminution du nombre de personnes contaminées non encore diagnostiquées. Il est toutefois impossible de savoir si la reprise du dépistage en 2021 a concerné les populations les plus exposées » analyse Florence Lot. Par ailleurs, en 2021, 24% des découvertes étaient précoces et 29% des découvertes étaient à un stade avancé. « Une amélioration du dépistage est nécessaire pour diminuer les diagnostics tardifs et les contaminations » affirme Florence Lot, avant d’alerter sur le fait que « les données de surveillance sont de moins en moins robuste » et d’insister sur l’importance d’une « remobilisation des professionnels de santéet en particulier des biologistes médicaux qui, en raison de la pandémie et d’un contexte hospitalier non favorable manquent de temps pour reporter les contaminations ». Interrogée sur l’opération « Au labo sans Ordo »renommée « VIH Test » et étendue sur tout le territoire en 2022, Florence Lot répond que l’utilisation de ce dispositif augmente progressivement et précise que « 45% des personnes dépistées ont entre 29 et 39 ans ».

 

Augmentation du dépistage des IST bactériennes

Après une diminution en 2020, le dépistage de trois IST bactériennes (syphilis, infections à gonocoqueet à Chlamydia trachomatis) a augmenté en 2021, respectivement de 3%, 6% et 9% par rapport à 2019. Le diagnostic des infections à Chlamydia trachomatis et à gonocoque augmente en parallèle des dépistages « mais une augmentation de l’incidence n’est pas à exclure » commente Florence Lot. En revanche, le diagnostic de syphilis en CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) est stable. « Il est nécessaire poursuivre les efforts pour renforcer le dépistage dans une offre de prévention combinée de toutes les IST (préservatif, dépistage, vaccination, PrEP, TPE, Tasp…) » conclu Florence Lot.

 

Campagne VIH grand public

« L’effet préventif du traitement TasP (Treatment as Prevention) reste méconnu aussi bien du grand public que des populations les plus concernées par le VIH » expose Lucie Duchesne, Direction de la Prévention et Promotion de la Santé, unité santé sexuelle, Santé publique France. La campagne grand public « Vivre avec le VIH c’est d’abord vivre » sera donc re-diffusée à partir du premier décembre 2022 avec pour objectif « d’accroître le niveau de connaissances du TasP pour faire changer le regard des personnes séropositives et lever un des principaux freins au dépistage » présente Nicolas Etien, Direction de la Prévention et Promotion de la Santé, unité santé sexuelle, Santé publique France. La diffusion se fera par affichage, presse générale et spécialisée, digital (dont vidéos) et radio communautaire.

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