Bilan évolutif des RCP-hépatite C de 2015 à 2019

BEH

Le BEH (Bulletin épidémiologie hebdomadaire) publie une analyse des caractéristiques et de la prise en charge thérapeutique des patients ayant une mono-infection par le virus de l’hépatite C (VHC) traitée par les antiviraux à action directe en fonction de l’évolution des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP), dans un centre de référence en Alsace.

Publié le 16 juin 2021

Bilan évolutif des RCP-hépatite C de 2015 à 2019

Cette étude, publiée le 15 juin 2021, porte sur 1753 patients suivis sur cinq périodes successives entre janvier 2015 et décembre 2019. « Les réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) ont été instaurées en France en décembre 2014 au sein des services experts de lutte contre les hépatites virales avec l’arrivée des antiviraux à action directe (AAD) » rappellent les auteurs. Les décisions thérapeutiques émises par la RCP évolués jusqu’en 2019 en fonction des indications et des modalités de prescription et de délivrance des AAD. Initialement « Les indications étaient restrictives et concernaient l’hépatite chronique C chez l’adulte, avec une fibrose avancée F3 ou F4 ou une fibrose F2 sévère (fonction de l’état clinique et de l’évolutivité de la fibrose), et l’hépatite chronique C associée à une infection VIH ou une cryoglobulinémie mixte systémique et symptomatique ou à un lymphome B, quel que soit le stade de fibrose » détaille la publication. Par la suite, les évolutions ont été les suivantes : « En juillet 2016, le traitement était élargi au stade F2 de fibrose. En août 2017, le traitement était étendu à tous les stades de fibrose et les RCP étaient limitées aux cas complexes avec fibrose avancée F3-F4 et/ou comorbidité. En mars 2018, les AAD pouvaient également être délivrés par les pharmacies d’officine. Enfin, en mai 2019, la prescription des AAD pangénotypiques devenait universelle avec la possibilité, en particulier pour le médecin généraliste, de les prescrire dans le cadre d’une prise en charge simplifiée de l’hépatite C, c’est-à-dire en l’absence de fibrose avancée, de co-infection VIH ou par le virus de l’hépatite B, d’insuffisance rénale sévère, de transplantation d’organe et de comorbidité mal contrôlée (consommation excessive d’alcool, diabète et obésité) ».

 

Cet article montre qu’en fonction de cette évolution des RCP, les caractéristiques et la prise en charge de l’hépatite C ont été modifiés. Une diminution régulière de l’âge des patients et de la proportion de ceux nés en France a été observée, alors que la fréquence de contamination par usage de drogues a augmenté de 27,43% et 41,66% entre janvier 2015 et décembre 2019. Par ailleurs, « la fréquence de la fibrose avancée a chuté de 86,80% à 30,45% entre les deux premières périodes, avec un plateau inférieur à 40% durant les périodes suivantes (p<0,001) » indiquent les auteurs. Concernant les structures de prise en charge, si la part du CHU (Centre hospitalier universitaire) toujours été prédominante la part des centres hospitaliers généraux a diminué de moitié. « Le périmètre de prise en charge s’est élargi progressivement aux centres d’addictologie et aux réseaux de médecins généralistes » précise l’article. Au total, « au regard des objectifs du Plan priorité prévention 2018-2022, les RCP ont permis une prise en charge globale médico-psychosociale de l’hépatite C, particulièrement utile chez les personnes en situation de vulnérabilité sociale, contribuant ainsi à réduire les inégalités de santé » concluent les auteurs.

 

NBS

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