Quelle réponse immunitaire ?
La réponse immunitaire de patients guéris du Covid-19 et celle de patients critiques nécessitant une ventilation assistée vont être analysées dans le projet Harmonicov, mené par l’Inserm.

L’objectif de ce projet est d’identifier des marqueurs de l’évolution favorable ou défavorable de la maladie, et d’étudier les cellules mémoires productrices d’anticorps anti-SARS-CoV-2. Financé par le programme Flash-Covid de l’Agence national de la recherche, il est mené par l’équipe de Michel Cogné à Rennes (unité 1236 Inserm/Université de Rennes 1/EFS), accompagné de cliniciens du CHU de Rennes, dont l’équipe de Jean-Marc Tadié (service Maladies infectieuses et réanimation médicale), et de deux équipes dirigées par Karin Tarte et Mikaël Roussel spécialisées en immunomonitoring et en cytométrie de masse et dans la production d’anticorps monoclonaux.
Le projet Harmonicov a démarré mi-avril pour une durée de 18 mois, et inclura à terme une centaine d’adultes âgés de moins de 65 ans. Parmi ces patients, seront inclus 25 témoins admis en réanimation pour détresse respiratoire mais non atteints de Covid-19, 25 personnes en bonne santé, et 50 personnes hospitalisées pour un Covid-19, dont la moitié ont besoin d’une ventilation assistée et l’autre non. Leur réponse immunitaire sera étudiée pendant les 14 jours suivant leur admission à l’hôpital, puis quatre mois après la sortie pour les patients guéris. Des échantillons sanguins, prélevés le jour de l’inclusion puis à J3, J4, J7 et J14, seront analysés par cytométrie de masse (identification des cellules immunitaires représentées) et par séquençage à haut débit (caractérisation des récepteurs présents à la surface des lymphocytes T et B spécifiques de la réponse immune adaptative). « L’objectif final est de mieux comprendre la réponse immunitaire en cas d’infection par le SARS-CoV-2, et d’identifier des marqueurs prédictifs de l’évolution de la maladie. En outre, ce projet permettra d’isoler et d’immortaliser des lymphocytes T mémoires producteurs d’anticorps anti-SARS-CoV-2 pour les étudier et identifier des anticorps monoclonaux neutralisants que tout le monde recherche » témoigne Michel Cogné.