Un rôle clé des interactions endomètre-embryon

Des phénomènes comme les échecs de gestation précoces dans l’espèce bovine et chez la femme pourraient avoir pour origine des défauts d’adaptation entre l’endomètre et l’embryon. C’est ce qu’a montré récemment une étude réalisée chez les bovins et coordonnée par l’unité INRA Biologie du Développement et Reproduction publiée dans Plos Biology.

Publié le 21 mai 2019

Un rôle clé des interactions endomètre-embryon

Cette étude est la première à analyser simultanément l’expression des gènes chez un embryon et dans l’utérus qui lui fait face. Effectué au moment de l’implantation chez des génisses au 18ème jour de gestation, ce travail fait suite à une étude préalable de la même équipe ayant démontré que l’endomètre est un tissu dynamique qui réagit différemment selon que l’embryon a été produit par insémination artificielle, par fécondation in-vitro ou par clonage.

 

De nombreuses étroites corrélations d’expression entre les deux tissus ont été mis en évidence grâce à une analyse transcriptomique de l’ensemble des ARN messagers produits par le tissu de l’embryon qui formera le futur placenta et par l’endomètre qui lui fait face. Le niveau d’expression de 430 gènes de l’endomètre était corrélé au niveau d’expression de 451 gènes de l’embryon, ce qui souligne l’extrême complexité du processus d’implantation et sa régulation très fine et précise, qui varie notablement d’une femelle à l’autre et caractérise chaque gestation.

 

Ainsi, une capacité d’adaptation de l’endomètre plus limitée de certaines receveuses pourrait expliquer pourquoi des embryons classés aptes au transfert ne parviennent pas à s’implanter, comme c’est le cas chez le bovin, pour qui le taux d’échec de gestation est de de l’ordre de 40-50% après l’utilisation de biotechnologies de la reproduction (transfert d’embryons produits in vitro). Ces résultats ouvrent des perspectives de recherche pour améliorer le taux de gestation à terme après transfert d’embryon.

 

Fine-tuned adaptation of embryo–endometrium pairs at implantation revealed by transcriptome analyses in Bos Taurus. Fernando H. Biase, Isabelle Hue, Sarah E. Dickinson, Florence Jaffrezic, Denis Laloe, Harris A. Lewin, Olivier Sandra. Plos Biology. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.3000046

 

NBS

Dans la même rubrique