Alerte sur le dépistage du cancer du col de l’utérus
Syndicat des biologistes
Une perte de chance pour 192 000 sur cinq ans dû au choix du frottis cervico-utérin (FCU) au détriment du test moléculaire de recherche des papillomavirus oncogènes (HPV) comme test primaire pour le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus (DOCCU). Depuis deux ans, le syndicat des biologistes (SDB) alerte, au nom des biologistes médicaux, le ministère de la Santé sur cette solution préconisée par l’INCa dans le cadre du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus.

De nombreux éléments scientifiques et médicaux sont en faveur du choix du test HPV comme test primaire du DOCCU. Une publication récente (Olgivie et al., JAMA. 2018;320(1):43-52) permet de chiffrer les conséquences du choix du test de dépistage primaire. Sur 19 000 femmes canadiennes réparties dans un groupe FCU et un groupe HPV, le risque de développer une lésion cervicale de type CIN3 et 3+ est de 2,3 pour mille dans le groupe HPV contre 5,5 pour mille dans le groupe FCU après 48 mois de suivi. Pourtant, l’adoption du test HPV comme test primaire à la place du FCU a été repoussée par le Directeur général de la Santé le 24 octobre 2018, dans un courrier de réponse à une nouvelle lettre d’alerte envoyée, en septembre dernier par le SDB, même s’il assure que « sur la base des recommandations de la HAS, les travaux techniques préparatoires à la modification du programme vont se dérouler, sous l’égide de l’INCa, en associant, comme pour les travaux précédents, tous les acteurs ».