Dépistage du cancer du col de l’utérus : un frottis, même après 45 ans

Cette année, la campagne a pour objectif de remobiliser les femmes âgées de 45 à 65 ans qui ne réalisent pas ou pas assez fréquemment de frottis.

Chiffres-clés et enjeux du cancer du col de l’utérus

Chaque année des lésions pré-cancéreuses ou cancéreuses sont identifiées chez plus de 31 000 femmes. 3 000 nouveaux cas de cancer sont dépistés chaque année en France. 1 100 décès ont lieu chaque année.

Il existe deux armes efficaces pour lutter contre ce cancer : la vaccination, recommandée dès 11 ans et le dépistage par frottis pour les femmes, vaccinées ou non, de 25 à 65 ans.

Le frottis cervico utérin est recommandé tous les trois ans après deux frottis normaux à un an d’intervalle afin de détecter des lésions cancéreuses, ou précancéreuses, avant qu’elles n’évoluent en cancer. Or, dès lors que le suivi gynécologique est moins régulier, à la ménopause notamment, ou en l’absence de rapports sexuels ou de moyen de contraception, les femmes ont tendance à ne plus faire de frottis. L’évolution des lésions étant lente, les spécialistes recommandent de continuer à faire le frottis jusqu’à 65 ans. Or, selon les résultats d’une étude réalisée par l’Institut national du cancer, 40 % des françaises concernés n’ont pas fait de frottis ces quatre dernières années.

Plusieurs facteurs ont été identifiés :

Les femmes n’ayant pas de suivi médical régulier : 91 % des femmes qui n’ont pas consulté de médecin généraliste et 58 % des femmes qui n’ont pas consulté de gynécologue n’ont pas réalisé de frottis.

L’âge : après 55 ans, une femme sur deux ne fait pas de frottis, contre une femme sur trois avant cet âge.

La situation sociale : 49 % des femmes bénéficiaires de la CMU-C ne font pas de frottis régulièrement. 61 % des femmes résidant dans des lieux considérés comme les plus défavorisés ne font pas non plus de frottis.

Les femmes souffrant d’affection longue durée : 59 % des femmes diabétiques, 44 % des femmes séropositives, et plus largement celles souffrant de pathologies chroniques ne font pas de frottis régulièrement.

En France, près de 9 frottis sur 10 sont réalisés par des gynécologues. Pourtant de nombreuses femmes n’ont pas de suivi gynécologique régulier, notamment les femmes de 45 à 65 ans, et les femmes des catégories socioéconomiques les moins favorisées.

L’Institut national du cancer recommande aux professionnels de santé de s’assurer que leurs patientes âgées de 25 à 65 ans réalisent bien un frottis tous les trois ans. S’ils ne pratiquent pas eux-mêmes le frottis, les médecins généralistes peuvent orienter leurs patientes vers un autre professionnel de santé ou une autre structure pratiquant cet examen (centres de santé, laboratoires d’analyses avec une prescription médicale, centres d’examens de santé dans le cadre du bilan de santé, centres de planification). Les sages-femmes peuvent également effectuer cet examen avant, pendant et après la grossesse. À noter qu’un quart des femmes enceintes ne font pas de frottis, pourtant recommandé durant la grossesse s’il n’a pas été réalisé dans les 2 à 3 ans précédents.

La rédaction avec l’INCa