28 juillet 2015 : Journée Mondiale de lutte contre les Hépatites virales

En 2015, 400 millions de personnes vivent avec une hépatite B ou C à travers le monde, soit beaucoup plus que la population des USA ou la moitié de la population du continent européen. Aucune de ces deux épidémies n’est sous contrôle.

Activité de dépistage élevée

L’enquête Labohep a collecté pour 2013 les données d’un échantillon de 1504 laboratoires de biologie médicale. Les résultats montrent un nombre de tests anti-VHC et AgHBs réalisés en France estimés à 3,6 millions et 3,8 millions respectivement, en augmentation de 6 et 12% par rapport à 2010. Le taux de positivité est stable par rapport à 2010, estimé à 0,9% pour les anti-VHC et à 0,8% pour l’AgHBs en 2013.

Ces indicateurs varient selon les régions : les départements et régions d’Outre-Mer se caractérisent par une activité de dépistage plus élevée pour les anti-VHC et pour l’AgHBs, un taux de positivité plus faible pour les Ac anti-VHC (0,3%) mais nettement plus élevé pour les AgHBs à Mayotte (3,4%) et en Guyane (1,5%).

 

En 2015, tout décès lié à l’hépatite C est évitable

En 2015, le traitement de l’hépatite C connait une véritable révolution avec la découverte et la commercialisation de médicaments antiviraux à action directe puissants et efficaces permettant de faire disparaitre le virus dans plus de 90% des cas. Mais avec des coûts de 40 000 à 135 000 euros (prix en France) ces traitements ne sont accessibles que dans les pays riches, posant des questions majeures d’accès aux soins et d’équilibre des systèmes d’assurance maladie. L’hépatite C reste donc une maladie chronique pour la plupart des personnes infectées dans le monde alors qu’elle devient une maladie guérissable dans les pays développés.

Pour l’association SOS hépatites, la généralisation du dépistage sera une étape essentielle pour vaincre la maladie, en reconnaissant en France comme à l’étranger les TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) permettant le dépistage de tous pendant que l’on organisera l’accès aux soins. Dans un communiqué diffusé à l’occasion de la journée mondiale des hépatites du 28 juillet, l’association qui incite au dépistage et à la vaccination, écrit : « la France doit rester un laboratoire pionnier des stratégies innovantes et montrer le chemin. Alors commençons par dépister largement et nous mettre en ordre de bataille : Etat, médecins, soignants, paramédicaux, associations, médias, laboratoires, pour réussir et mieux accompagner les malades. »

 

En 2015, toute nouvelle contamination de l’hépatite B est évitable

La bataille de l’hépatite B est celle de la vaccination, malgré l’existence de traitements à vie permettant de bloquer la multiplication virale. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande une vaccination universelle, pourtant celle-ci peine à se mettre en place. Dans le bulletin hebdomadaire épidémiologique, Frédérike Limousi, Arnaud Gautier (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), et Jean-Paul Guthmann (Institut de veille sanitaire) précisent quelques éléments positifs quant à la progression de la vaccination : ainsi 92,1 % des enfants âgés de six mois nés en 2014 ont entamé une vaccination contre l’hépatite B, contre 24,6 % des enfants nés en 2004.

En dépit de cette tendance, la méfiance vis-à-vis de cette protection reste assez largement répandue. Une enquête réalisée en ligne auprès de 5 922 parents d’au moins un enfant de 1 à 16 ans signale que seuls 42 % ont indiqué que tous leurs enfants étaient vaccinés contre l’hépatite B. Chez les parents précisant qu’au moins un de leur enfant n’avait pas été protégé, 46,8 % évoquaient une méfiance vis-à-vis de cette vaccination et 36 % déclaraient même clairement y être opposés.

Cette défiance ne se retrouve pas chez les médecins généralistes qui ne sont que 11,7 % à considérer comme “probable” un lien entre le vaccin et le risque de développement de sclérose en plaques (SEP) et qui sont 90,3 % à être eux-mêmes complément vaccinés contre l’hépatite B (tandis que ceux qui ont des enfants de deux à 24 ans sont 75 % à déclarer qu’ils sont tous protégés). Cette confiance ne leur permet cependant pas toujours d’emporter la conviction de leurs patients : la moitié des généralistes seulement affirme obtenir facilement l’adhésion à la vaccination pour les adolescents non protégés. Conséquence de ces difficultés : seuls un tiers des médecins proposent systématiquement cette vaccination aux adolescents.

La rédaction