L’équipe soignante du CH de Voiron se mobilise contre le transfert du laboratoire au CHU de Grenoble

C’est la troisième action de cet établissement de 213 lits depuis le début de l’année 2013. Une première action, accompagnée d’une manifestation, avait eu lieu le 27 juin. Elle a été suivie par 15 jours de grève fin septembre et début octobre et par une manifestation le 9 octobre qui avait rassemblé environ 500 personnes, ont rappelé lundi deux porte-parole du mouvement joints par l’APM.

Lundi, 62 grévistes – dont 25 médecins et six chefs de service- se sont rassemblés devant l’agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes pour protester contre le projet de transfert de 37% de l’activité du laboratoire de biologie médicale vers le CHU de Grenoble. Ce projet s’accompagnera, s’il est mis en œuvre, de la suppression à Voiron de six postes de techniciens et des quatre postes de biologistes médicaux du laboratoire. La grève a entraîné la fermeture du bloc opératoire et l’annulation de certaines consultations.

Pour les opposants, le projet n’est « pas viable » du point de vue de la sécurité des soins puisque 87 % de l’activité de biologie médicale de l’établissement est réalisée pour des actes d’urgence. Or, le CHU se situe à 25 kilomètres ce qui représente près d’une heure de trajet aux heures de pointe, selon Patricia Tornabene, une représentante Force ouvrière (FO) de l’hôpital.

« Nous avons peur que ce projet remette en cause toute l’activité médicale si nous ne sommes plus dans les clous pour assurer la rapidité des analyses. C’est par ricochet et sur le long terme que l’activité MCO [médecine, chirurgie, obstétrique] pourrait être affectée mais c’est maintenant que nous devons négocier pour la maintenir », a-t-elle poursuivi.

Une délégation de neuf représentants du personnel a été reçue lundi par l’ARS en présence du directeur de l’hôpital, Laurent Charbois. Pour Patricia Tornabene, « l’ARS n’a pas donné de vraies réponses », affirmant seulement que le transfert de l’activité répondait à un souci de préservation de l’offre de biologie médicale publique sans remettre en question l’activité médicale de l’hôpital. Concernant la proportion d’activité transférée, l’ARS a ajouté que « l’objectif est autour de 30% à 40% », mais que « rien n’est gravé dans le marbre », ont rapporté la représentante FO et un médecin membre de la délégation. L’ARS ne s’est cependant pas engagée sur le maintien des effectifs à Voiron, ont-ils fait remarquer. Laurent Charbois de l’ARS Rhône-Alpes a expliqué que le CH de Voiron transférait déjà 7% de ses examens au CHU, et 3% à des laboratoires spécialisés. Des groupes de travail seront mis en place avec la participation des établissements pour savoir comment dimensionner le projet.

D’après l’APM

La rédaction