Un projet de géolocalisation controversé dans le dépistage du cancer colorectal

Dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, les personnes de 50 à 74 ans étaient invitées à se faire dépister pour le cancer colorectal tous les deux ans. Alors que l’objectif de ce dépistage était d’aboutir à plus de 60 % de participation, sur la période 2011-2012, le taux de participation n’a été que de 31,7 %.

Au vu de l’inégalité territoriale qui a caractérisé cette participation, l’Inca a souhaité mettre en place un système de géolocalisation du sous-dépistage afin de mener des actions concrètes dans ces territoires.

Un géocodage de bases de données des programmes nationaux de dépistage a donc été expérimenté dans trois régions (Île-de-France, Rhône-Alpes, Picardie) et dans sept départements (Côte-d’Or, Hérault, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Haute-Marne, Moselle, Nièvre).

Les résultats préliminaires, qui portent sur six millions d’adresses, prouvent que le système de géolocalisation fonctionne. L’Inca précise que « 90 % des adresses ont pu être localisées et que 95 % de celles-ci ont pu être géocodées à l’Iris (îlot regroupé pour l’information statistique) ».

La géolocalisation du sous-dépistage, une « méthode technocratique », selon l’Umespe

De son côté, l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe) a fait part de son opposition à ce projet, dans un communiqué, en s’étonnant « du développement d’un processus de géolocalisation des zones les plus retardataires », qu’elle qualifie de « méthode technocratique ».

L’Umespe considère que « cet échec [dans le dépistage colorectal, NLDR] est lié à une gestion technocratique d’une médecine administrée des campagnes de dépistage à l’opposé de la médecine clinique praticienne basée sur les médecins traitants et leurs correspondants hépato-gastroentérologues libéraux. »

Elle demande donc que « les méthodes de dépistage soient concentrées dans la responsabilité initiale des médecins traitants, avec inclusion des résultats dans la Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) permettant ainsi de financer, à leur juste valeur, des consultations de dépistage avec l’appui diagnostique des hépato-gastroentérologues libéraux. »

La rédaction d’après l’APM et l’Umespe