Vers une surveillance automatisée des épidémies d'origine hydrique
Epidémiologie
L'Institut de veille sanitaire (InVS) a entamé un processus visant à renforcer la surveillance des épidémies d'origine hydrique, selon son rapport annuel 2014 publié fin octobre.

En France, les épidémies liées à des pollutions accidentelles de l’eau du robinet sont rares mais n’ont pas disparu. La surveillance épidémiologique des maladies infectieuses d’origine fécale véhiculées par l’eau du robinet repose sur le signalement de cas groupés par les acteurs de terrain et les analyses réglementaires d’eau non conformes. Selon l’InVS, une vingtaine d’épidémies d’origine hydrique ont été rapportées depuis 2009.
Mais ce système ne permet pas de faire émerger des facteurs de risque d’épidémies d’origine hydrique. L’InVS a donc décidé d’utiliser les données du Sniiram (Système national d’information inter-régimes de l’assurance maladie) afin d’appuyer cette surveillance sur le repérage des gastro-entérites aiguës ayant conduit à une prescription médicamenteuse. L’analyse de la base permet d’estimer un nombre de cas par jour et par commune et d’identifier ainsi les épidémies, notamment les plus petites, aujourd’hui silencieuses. Dans une interview menée par l’Agence de presse médicale, l’InVS a déclaré que « Le gain en sensibilité par rapport à l’approche conventionnelle est considérable ».
Depuis 2013, l’InVS peut pratiquer des extractions de la base de l’assurance maladie (utilisation des données de remboursement). La production des cas de gastro-entérites aiguës par l’InVS est alors encadrée par une démarche qualité. Une détection automatisée d’agrégats de cas et la connexion avec les investigations de terrain seront testées à partir de 2016 avec quelques Cire, avant un déploiement national. D’ici à 2017, l’ensemble des données recueillies seront consolidées au niveau national et régulièrement analysées afin de caractériser les épidémies et de suivre les facteurs de risque épidémique. « Ce nouveau système de surveillance devrait stimuler les investigations et la mise en place de mesures locales pour réduire ce risque sanitaire »,a déclaré l’InVS.
Rapport annuel 2014 de l’InVS