Dépistage du cancer colorectal : la coloscopie est-elle sans risque ?
Dépistage
En Angleterre, il existe un dépistage organisé du cancer colorectal, basé sur la recherche de sang occulte dans les selles, puis sur une coloscopie en cas de positivité (English National Health Service Bowel Cancer Screening Programme [NHSBCSP]). Toutes les personnes entre 60 et 74 ans sont concernées.

A l’United European Gastroenterology Week, une étude a été présentée sur la perforation après une coloscopie de dépistage. Son objectif était de quantifier les taux de perforation, et de qualifier la présentation, le traitement et le devenir de ces perforations. Etaient également traités les taux de chirurgie et de stomie, la morbi-mortalité. Une identification des facteurs pronostiques a été proposée.
Parmi les 263 129 coloscopies réalisées entre 2006 et mars 2014, 147 perforations ont été identifiées, soit un taux de 0,06 %. Les données concernant ces perforations ont été obtenues pour 117 procédures. 69,2 % des perforations étaient thérapeutiques, 18,8 % diagnostiques et d’origine incertaine dans 11,1 % des cas. Quinze perforations ont été diagnostiquées pendant la coloscopie, avec pose de clips dans 12 cas, permettant d’éviter la chirurgie dans 10 cas.
La plupart des perforations diagnostiques étaient dans le sigmoïde, qui était diverticulaire dans 50 % des cas. En cas de perforation, 54 % des patients ont été opérés. La perforation était significativement associée au risque de chirurgie (RR = 1,81 ; IC95 : 1,34-2,43 ; p = 0,002). Un quart des patients opérés ont eu une stomie. Les facteurs associés à la stomie étaient le sexe masculin (p = 0,018) et la localisation sigmoïdienne de la perforation (p = 0,001). Après perforation, le taux de morbidité était de 19,1 %. Il y a eu 1 décès.
Les auteurs ont conclu que la perforation lors d’une coloscopie diagnostique restait exceptionnelle, mais associée à une chirurgie dans la moitié des cas et à une stomie dans un quart des cas. La localisation sigmoïdienne reste majoritaire, et significativement associée au risque de stomie.
D’après Derbyshire E et al., abstract OP001