ENS@T-HT, un projet visant à améliorer le diagnostic et le traitement de l’hypertension artérielle

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Le projet ENS@T-HT, coordonné par Maria-Christina Zennaro, directrice de recherche à l’Inserm (Centre de recherche Cardiovasculaire de Paris), a été officiellement lancé ce mois-ci à Paris et durera 5 ans. Réunissant des scientifiques provenant de six pays, il vise à améliorer le diagnostic et la prise en charge thérapeutique de l’hypertension artérielle primaire et secondaire par une approche axée sur les « omiques ».

Par Steven DIAI, publié le 29 septembre 2015

ENS@T-HT, un projet visant à améliorer le diagnostic et le traitement de l’hypertension artérielle

L’hypertension touche jusqu’à 45 % de l’ensemble de la population et cause 9,4 millions de décès par an dans le monde. Les augmentations, même légères, de la tension artérielle sont associées à des risques accrus d’accident vasculaire cérébral et de maladie cardiaque. Malgré l’existence d’un large éventail de traitements disponibles, la tension artérielle n’est toujours pas contrôlée comme il se doit chez de nombreux patients.

S’ils étaient correctement diagnostiqués, environ 10 % des cas actuels d’hypertension pourraient être traités et soignés. Cela concerne notamment les troubles de la glande surrénale qui accroissent la production d’hormones ayant une incidence sur la pression sanguine. L’identification précise de ces troubles est essentielle afin de prévenir les complications cardiovasculaires, mais la complexité du diagnostic retarde souvent la prise en charge de cette maladie.

Le projet ENS@T-HT est un projet de recherche sur 5 ans mené dans le cadre d’Europe H2020. Il est financé à hauteur de 7,6 millions d’euros et regroupe 13 institutions universitaires de France, d’Allemagne, d’Italie, du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de l’Australie. L’objectif principal est de développer un programme permettant d’améliorer le diagnostic de différentes formes d’hypertension d’origine surrénalienne, de mettre au point des traitements curatifs et de prévenir les complications. Pour ce faire, différentes techniques de pointe axées sur les « omiques » seront utilisées afin d’identifier dans le sang des patients des biomarqueurs qui permettent de définir une signature spécifique correspondant à leur pathologie. Ces biomarqueurs permettront de procéder à la stratification des patients, selon Maria-Christina Zennaro, afin d’identifier ceux qui sont les plus susceptibles de bénéficier de traitements ciblés spécifiques. « Ils contribueront à accélérer et optimiser le diagnostic et la prise en charge de ces pathologies » , afin de maximiser l’efficacité et le rapport coût-efficacité des traitements.

Lors d’une phase initiale exploratoire, les partenaires définiront des signatures obtenues à partir des « omiques » correspondant à des patients souffrant de d’aldostéronisme primaire, de paragangliome ou de phéochromocytome fonctionnel, ou du syndrome de Cushing grâce à la modélisation bioinformatique de grands ensembles de données provenant de plateformes multiples.

Les signatures seront validées en tant que biomarqueurs de stratification en établissant des valeurs et une variabilité de référence chez des sujets témoins en bonne santé.

Elles seront ensuite utilisées dans une étude clinique prospective afin d’identifier des formes endocriniennes d’hypertension et de stratifier les patients souffrant d’hypertension artérielle. L’utilité et le rapport coût-efficacité de cette approche seront évalués en fonction des critères de référence actuels en matière de résultats et de coûts.

Le projet ENS@T-HT est basé sur l’exploitation de cohortes exceptionnelles de patients souffrant de PA, de PPGL et de CS recrutés par des centres de référence en matière de troubles de la surrénale organisés au sein du Réseau européen pour l’étude des tumeurs de la surrénale ENS@T (www.ensat.org). Le projet ENSAT-HT s’appuiera sur la collaboration prospective de six Centres d’excellence de la Société européenne de l’hypertension (European Society of Hypertension – ESH http://www.eshonline.org/), ce qui permettra de disposer de capacités exceptionnelles en matière de recrutement et d’étude d’une grande cohorte de patients souffrant d’hypertension.

D’après un communiqué de l’Inserm

La rédaction