Évaluation du dépistage de la tuberculose chez les étrangers en situation précaire

Dépistage

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Plus de la moitié des cas (56 %) de tuberculose déclarée en France concerne des personnes nées à l’étranger. Guillaume Rieutord, de l’Hôtel-Dieu (AP-HP) de Paris a lancé une étude de dépistage de la tuberculose chez les migrants en situation de précarité consultant dans un centre de soins primaires de Médecins du Monde.

Par Steven DIAI, publié le 30 septembre 2015

Évaluation du dépistage de la tuberculose chez les étrangers en situation précaire

La tuberculose est un enjeu majeur de santé publique à l’échelle mondiale (9 millions de nouveaux cas et 1 million de décès chaque année). Aujourd’hui, l’incidence de la tuberculose en France est faible, de l’ordre de 7,5 cas pour 100 000 habitants en 2013. Elle a diminué dans la population dans son ensemble, mais reste stable dans la population née à l’étranger. En Île-de-France, qui concentre la majorité des cas déclarés (incidence annuelle à Paris : 23,4 nouveaux cas/100 000 habitants), 2/3 des cas surviennent chez des personnes nées à l’étranger, dont 1/3 en Afrique subsaharienne.

L’enquête consistait en une évaluation de pratique (audit de pratiques de soins) par analyse rétrospective des dossiers des sujets éligibles au dépistage de la tuberculose et par un questionnaire soumis aux praticiens réalisant le dépistage.

L’enquête portait sur la période : 1er janvier au 31 décembre 2012. Les dossiers médicaux ont été analysés pour déterminer si le dépistage de la tuberculose avait été réalisé, quel en était le résultat et quelle attitude avait été adoptée en fonction de ce dernier. Un questionnaire a été soumis aux praticiens du centre afin d’évaluer leur connaissance et leur motivation vis-à-vis du dépistage. L’analyse principale a porté sur la réalisation ou non du dépistage de la tuberculose par radiographie de thorax.

Sur la période d’étude, 2 904 nouveaux patients ont consulté au Centre d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) de Paris. Une radiographie de thorax leur était proposée quand la symptomatologie clinique était évocatrice de tuberculose, à titre systématique, quel que soit le motif de consultation. Elle a ainsi été proposée à 37 % des nouveaux patients et 31 % l’ont réalisée. Elle a été considérée comme anormale chez 55 patients (6 %). Parmi ceux-ci, 24 ont été perdus de vue (44 %). Un traitement antituberculeux a été instauré pour 5 patients (9%), une surveillance active a été réalisée pour 6 patients (11 %) et une abstention thérapeutique pour 20 patients (36 %). La prévalence de la tuberculose a été évaluée à 172/100 000 dans cette population.

Cette étude décrit les modalités de dépistage de la tuberculose au Caso de Paris, une des rares structures de soins accessible aux étrangers exclus du système de santé. Elle souligne la forte prévalence de la tuberculose dans cette population et la nécessité de favoriser le dépistage de cette maladie chez les migrants récents.

D’après l’InVS

La rédaction