Les syndicats de biologistes dénoncent les acquisitions d'Eurofins

pour lui demander de s’opposer aux opérations de croissance externe du groupe Eurofins dans le secteur de la biologie médicale, selon l’Agence de presse médicale (APM), qui en a reçu une copie.

En juin, Eurofins annonçait deux projets d’acquisition de groupes de biologie médicale en France. Le 17 juin, il a fait part de son intention de prendre le contrôle de Bio-Access puis le 22 juin, d’acheter Biomnis.

Dans un courrier daté du 25 août et adressé au président de l’Autorité de la concurrence, Bruno Lasserre, Richard Fabre, président de l’AEBM, et les présidents du Syndicat des biologistes, François Blanchecotte, du Syndicat des laboratoires de biologie clinique, Jean Philip, et du Syndicat des jeunes biologistes médicaux, Thomas Nenninger demandent à l’autorité administrative indépendante (AAI) de s’opposer aux deux opérations, dénonçant la création d’un « oligopole qui contrôlera rapidement 30 % du marché, avec une capacité de rachat des laboratoires de biologie médicale sans concurrence possible. »

Les présidents mettent en avant le fait que le groupe est côté en bourse et que l’article L6223-5 du code de la santé publique interdit à toute une série de personnes physiques ou morales -par exemple un professionnel de santé autre qu’un biologiste médical- de détenir directement ou indirectement une partie du capital d’une société exploitant un laboratoire de biologie médicale privé.

Leur autre argument, énoncé par l’APM, repose sur la « différence radicale de capacités financières » entre un accès aux marchés des capitaux (pour un groupe coté) et un accès au seul endettement bancaire (pour un propriétaire d’un laboratoire indépendant).

Ils concluent sur le risque de formation d’un oligopole « à même de déstabiliser profondément et durablement le marché de la biologie médicale de proximité au détriment de l’intérêt des patients. »

La transaction concernant l’acquisition de Bio-Access a été réalisée fin juillet et l’Autorité de la concurrence avait donné son feu vert à l’opération.

Pour Biomnis, aucun dossier n’aurait encore été déposé auprès de l’Autorité de la concurrence, selon l’APM. À l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, Eurofins a seulement indiqué que l’opération n’était pas encore terminée.

D’après l’Agence de presse médicale