Le fonds Cinven rachète le groupe de biologie médicale Labco pour 1,2 milliards d’euros

Labco avait annoncé il y a deux semaines le report de son projet d’introduction en Bourse sur Euronext Paris « en raison de conditions de marché devenues particulièrement volatiles sur l’ensemble des places financières ». L’entreprise a été surtout confrontée à un accueil mitigé des investisseurs selon le cabinet Aurel. Cinven en a profité pour racheter l’entreprise un peu en dessous de la fourchette proposée pour l’introduction en Bourse.

Le groupe espérait lever jusqu’à 545 millions d’euros, dont 320 millions d’argent frais pour rembourser une partie de ses 700 millions de dette et le reste sous forme de cession partielle de participations de ses actionnaires actuels. La légalité du projet avait été contestée par le syndicat des biologistes (SDB) qui a alerté fin avril l’Autorité des marchés financiers (AMF) à ce sujet.

Créé en 2003, Labco, jusqu’ici contrôlé à 20% par le fonds 3i, s’est imposé sur le marché de la biologie médicale en enchaînant une centaine d’acquisitions en 10 ans, principalement de laboratoires indépendants ou de petits regroupements.

Le groupe a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros -en progression de 12,4% sur les trois dernières années-, pour un excédent brut d’exploitation de 131 millions d’euros et une perte nette de 7 millions d’euros. Il revendique la place de numéro un en Espagne et au Portugal, et de numéro deux en France et en Italie. Il emploie 6000 salariés dans 160 laboratoires et plus de 1000 centres de collecte dans sept pays européens, indique Cinven dans son communiqué. L’activité française (64 laboratoires et 2900 emplois) a représenté 53% des revenus sur l’exercice 2014.

Cinven, une position solide dans le secteur de la santé

Cinven considère Labco comme une solide opportunité d’investissement au regard notamment de « l’importance croissante du diagnostic médical », de la diversification de la société, de ses solides performances financières et de « son leadership médical dans des domaines spécialisés tels que la pathologie anatomique, les tests génétiques et la médecine nucléaire ».

Cinven a déjà convaincu la plupart des actionnaires du réseau de laboratoires d’apporter leurs titres, puisque l’accord porte sur 90% du capital de Labco. Il vise le rachat de 100% des actions d’ici deux mois, une fois obtenues les autorisations réglementaires et au terme d’une négociation avec les actionnaires détenant les 10% restants. Eclaté, le capital de Labco est détenu à parts égales par quatre type d’acteurs, qui en détiennent tous environ 25%: ses fondateurs, ses financeurs (des fonds tels que 3I), les biologistes de la société, et enfin les familles de ces derniers.

Labco a dégagé un résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 131 millions d’euros en 2014, donnant une marge d’Ebitda de 20% environ, a rapporté Reuters citant une source proche du dossier.

« L’investissement de Cinven dans Labco s’ajoute à des positions déjà solides dans le secteur de la santé, surtout dans les diagnostics in vitro à la suite d’investissements très fructueux, et à présent réalisés, dans Phadia et Sebia, et sur le marché français », a déclaré Stuart McAlpine, associé de Cinven, cité dans le communiqué.

Cinven a réalisé plusieurs investissements dans le secteur de la santé au cours des dernières années. Il a notamment mis la main fin 2012 sur le laboratoire britannique familial Amdipharm, fusionné avec Mercury Pharma pour créer AMCo.