Un séquenceur NGS au CHU d’Angers

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Grâce à l’acquisition d’un séquenceur de nouvelle génération, les biologistes du CHU d’Angers peuvent étudier la totalité des gènes voire l'ensemble du génome d’un individu sur un laps de temps similaire aux 400 gènes étudiés jusqu’ici pour un seul individu, selon un communiqué de l'Inserm.

Par Steven DIAI, publié le 04 mars 2015

Un séquenceur NGS au CHU d’Angers

Financé grâce au soutien de la Ligue Contre le Cancer, ce nouvel équipement, le NextSeq500, d’un montant de 250 000€, a été installé en janvier 2015 au sein de l’Institut de Biologie en Santé.

Angers, parmi les premiers établissements de France à s’être doté du séquenceur NextSeq500

Les premières applications seront dédiées aux patients atteints de leucémie aiguë. Conduites sous la direction du Pr. Philippe Guardiola, hématologue et coordinateur de la plateforme spécialisée en génomique du CHU d’Angers, les analyses seront notamment réalisées dans le cadre de la Fédération Hospitalo-Universitaire GOAL (Grand-Ouest Acute Leukemia). Sur ce territoire, 500 nouveaux cas de leucémie aiguë sont déclarés chaque année dont près d’une centaine à Angers.

En démultipliant les capacités de séquençage de l’ADN, ce nouvel équipement permettra aux biologistes d’analyser la totalité des gènes du génome humain simultanément. Cette approche exhaustive permettra ainsi d’identifier de nouvelles mutations clef au niveau de gènes qui, auparavant, n’étaient pas étudiées et dont le dysfonctionnement pourrait avoir des conséquences ; par exemple sur la façon dont les cellules leucémiques se défendent face aux traitements de chimiothérapie. Cette haute définition de séquençage aidera aussi de mieux appréhender les mécanismes moléculaires impliqués dans la genèse d’une leucémie aiguë. Grâce à ces données, il sera possible de mieux caractériser l’évolution des cellules leucémiques entre le diagnostic et la rechute éventuelle de l’hémopathie.

De nombreux gènes ont déjà été identifiés comme ayant une valeur pronostique lorsqu’ils sont mutés. Cette liste de facteurs pronostiques moléculaires s’allonge régulièrement. Un séquenceur tel que le NextSeq500 permet une évaluation pronostique beaucoup plus fine qu’auparavant, disponible en routine pour les patients concernés.

La détection d’une mutation bien particulière au niveau d’un gène peut être associée au succès d’une thérapie qui est dite ciblée. Cette stratégie innovante de traitement repose grandement aujourd’hui sur des analyses poussées du génome des cellules malignes du patient. Elle est devenue abordable, à grande échelle, par le biais de l’acquisition de nouveau séquenceur.

Cette technique devrait permettre d’accélérer la recherche autour des hémopathies malignes et d’accroître la précision dans l’évaluation pronostique et la personnalisation du traitement des patients atteints.

La rédaction