Facteurs de risque de prématurité en Guadeloupe : résultats de la cohorte Timoun
Néonatologie
La Guadeloupe présente un taux de prématurité élevé malgré un accès aux soins comparable à celui de la métropole.

Afin de mieux comprendre ce phénomène et de déterminer les facteurs de risque de prématurité dans une population d’ascendance africaine, Sylvaine Cordier de l’Université de Rennes 1 et son équipe ont mis en place une étude prospective (la cohorte Timoun) en Guadeloupe. L’objectif de ce travail était d’évaluer les facteurs de risque de prématurité dans cette cohorte.
Population et méthode
La cohorte mères-enfants Timoun incluait 1 068 femmes vues en consultation en fin de grossesse dans les maternités de Guadeloupe entre 2004 et 2007. Les données sociodémographiques, médicales et l’alimentation pendant la grossesse ont été recueillies par questionnaire et dans le dossier médical. La concentration en chlordécone a été mesurée dans le sang maternel recueilli à l’accouchement.
Résultats
Dans la cohorte, 144 accouchements prématurés (15,8%) ont eu lieu. Les principaux facteurs de risque mis en évidence sont les pathologies de grossesse (hypertension artérielle gravidique, diabète gestationnel, infections urinaires, asthme, lupus), un âge maternel élevé et vivre sans conjoint. L’exposition chronique au chlordécone est associée à une diminution de la durée de gestation. Enfin, un régime alimentaire de type méditerranéen pendant la grossesse est associé à une diminution du risque de prématurité spécifiquement chez les femmes en surpoids ou obèses.
Conclusion
Nos travaux confirment la vulnérabilité particulière de cette population vis-à-vis du risque de prématurité, en raison de la fréquence élevée des pathologies de la grossesse, de certaines conditions sociales et de la pollution environnementale par le chlordécone.
D’après le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’InVS