Dépistage rapide communautaire, les résultats de trois ans d’expérimentation
Dépistage du VIH
Depuis 2008 et le projet expérimental « ANRS COM TEST », AIDES mène des actions de prévention et de réduction des risques sexuels incluant une offre de dépistage rapide médicalisée.

Les résultats de l’expérimentation ayant été particulièrement concluants, le ministère de la Santé a autorisé le déploiement de ces programmes en 2010. AIDES a depuis développé un monitoring de toutes ses actions afin de suivre son activité, pouvoir l’adapter le cas échéant, et garantir la qualité d’une offre au plus près des besoins des populations les plus vulnérables.
À l’occasion du 1er décembre, AIDES propose l’analyse des données du 1er janvier 2013 au 30 juin 2014 des programmes de dépistage rapide menés par l’association.
Sur 61 941 entretiens de réduction de risques et dépistage :
- 464 résultats sont positifs ;
- La prévalence est de 0.75 % ;
- Pour 32 % des personnes, il s’agissait d’un premier test ;
- Pour 47 % des personnes, le dernier test datait de moins d’un an.
Les dépistages réalisés ont touché des personnes atteintes en moyenne de 32 ans (en médiane 30 ans). Il s ‘agissait de 44 004 hommes (71 %) et de 17 711 femmes (28,6 %) et de 225 trans (0,4 %). Leur pays de naissance était hors de France pour 18 952 personnes (31 %) dont 46 % en Afrique Subsaharienne et 17 % en Amérique du Sud / Caraïbes.
Les hommes homosexuels représentaient 30 % des personnes dépistées (18529 tests).
Profils des personnes dépistées positives
464 tests étaient positifs dont 342 étaient de nouvelles découvertes. Parmi ces dernières, 28 % des personnes n’avaient jamais fait de test de leur vie. Et pour 49 % des personnes dépistées positives, leur dernier test remontait à moins d’un an.
Sur les 464 personnes, 80 % étaient des hommes, 18 % des femmes et 2 % des personnes trans. L’âge moyen était de 35 ans. 42 % de ces personnes étaient nées à l’étranger dont 44 % en Afrique subsaharienne et 30 % en Amérique du sud / zone Caraïbes.
Le taux de découverte de séropositivité dans les programmes de AIDES est 3,5 fois supérieur à la moyenne du dépistage en France.
Les facteurs associés au dépistage positif était le fait d’être un homme ayant des relations sexuelles avec des hommes, le fait d’être un(e) travailleur(se) du sexe et le fait d’être originaire d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes ou d’Amérique du Sud. Les vulnérabilités se cumulent donc, selon l’association, entre orientation sexuelle et origine géographique.
Concernant l’accompagnement, 67 % des personnes dépistées positives étaient accompagnées pour la confirmation du test. 64 % ont été accompagnés dans l’accès à une première consultation (sachant que 26 % connaissaient leur séropositivité lors de la réalisation du test.
Ces personnes qui connaissaient déjà leur statut sérologique positif voulaient :
- Connaître le dispositif de dépistage rapide démédicalisé ;
- Observer la démarche à la fois pour tester sa fiabilité et en faire la promotion dans leur entourage s’ils en étaient satisfaits ;
- Echanger autour de leur séropositivité ;
- 24 % voulaient vérifier un résultat positif donné dans une autre structure (laboratoire, CDAG, hôpital, étranger).
D’après les résultats de AIDES