Les Associations sceptiques face au Plan « Maladies neurodégénératives »

Santé publique

Biologiste infos

Officiellement été présenté le mardi 18 novembre, le Plan « Maladies neurodégénératives » a reçu un accueil mitigé.

Par Steven DIAI, publié le 27 novembre 2014

Les Associations sceptiques face au Plan « Maladies neurodégénératives »

Si l’association France Alzheimer et maladies apparentées se satisfait, dans un communiqué, qu’un nouveau plan de santé publique vienne enfin mettre un terme à la longue attente des familles, elle ne cache pas son scepticisme quant au périmètre de ce Plan, au budget qui lui est alloué, et à son application concrète sur le terrain.

France Alzheimer et maladies apparentées se satisfait que les avancées apportées par les Plans Alzheimer successifs puissent aujourd’hui profiter aux personnes touchées par d’autres pathologies « sous réserve d’un périmètre cohérent, du respect des spécificités de chaque pathologie et d’un financement à hauteur des besoins » . Or, le Plan présenté hier n’apporte pas ces garanties, selon l’Association.

« En annonçant une liste de pathologies, non exhaustive et susceptible d’évoluer, le Gouvernement dévoile un Plan sans pour autant en définir le périmètre » « Dans ces conditions comment répondre de façon adaptée aux spécificités de chaque pathologie ? Comment prendre en compte les besoins propres et la singularité de chaque personne malade ? » Car si une approche commune peut être pertinente, et favoriser une compétence transversale a toutes ces pathologies, notamment en matière de recherche, les besoins des personnes malades, liés à leur âge ou à la prédominance des troubles moteurs ou cognitifs par exemple, ne peuvent être envisagés sous un seul et même angle, selon l’association.

Le budget consacré à ce Plan inquiète également : 470 millions d’euros, dont 270 millions seulement pour le volet sanitaire et médico-social, sont aujourd’hui censés répondre aux besoins de plus de 1 million de personnes malades, et plus de 4 millions en y intégrant leurs aidants. « Cette somme apparaît largement insuffisante pour un Plan de cette ampleur » , dénonce l’Association. Par ailleurs, aucune information n’ayant été apportée sur les sources du financement, celui-ci est loin d’être garanti sur toute la durée du Plan. « Les 96 mesures ne sont donc pour l’instant que de simples déclarations d’intention ! »

D’autant que ce Plan ne permet pas en l’état d’apporter des réponses immédiates et concrètes. Pas de calendrier, pas d’indicateurs de suivi, pas d’objectifs à court terme. « Comment dans ces conditions offrir aux familles des améliorations visibles et mesurables sur le terrain au quotidien ? », se demande l’Association.

La rédaction