En France, l’exposition des femmes enceintes et de leurs enfants à naître à des polluants de l’environnement est en baisse

Etude de l'InVS

Biologiste infos

L’Institut de veille sanitaire a présenté, à l’occasion de deux conférences internationales sur l’environnement et la santé, les premiers résultats du volet périnatal du programme national de biosurveillance.

Par Steven DIAI, publié le 15 novembre 2014

En France, l’exposition des femmes enceintes et de leurs enfants à naître à des polluants de l’environnement est en baisse

Il s’agit des premiers résultats disponibles à l’échelle nationale, chez la femme enceinte, pour les polluants suivants : plomb, mercure et bisphénol A.

Exposition au plomb

L’exposition au plomb des femmes enceintes et de leur enfant in utero a été estimée à travers son dosage biologique (plombémie) dans des échantillons de sang du cordon, prélevés chez 1 968 mères au moment de l’accouchement.

Le plomb a été détecté dans l’ensemble des échantillons, avec une concentration moyenne de 8,30 µg/L. Les niveaux observés sont inférieurs à ceux mesurés dans les études antérieures réalisées en France et à l’étranger. Ils s’inscrivent ainsi dans la tendance à la diminution des plombémies, constatée en France et en Europe depuis les années 1990, suite notamment à l’interdiction de l’essence plombée.

Exposition au mercure

L’exposition au mercure a été estimée à travers son dosage biologique dans des échantillons de cheveux, prélevés chez 1 799 mères dans les jours suivant l’accouchement.

Près de 98% des mères présentaient des concentrations détectables de mercure dans les cheveux, avec une moyenne de 0,40 µg/g de cheveux. Ces niveaux sont inférieurs ou équivalents à ceux mesurés dans de précédentes études réalisées en France et en Europe chez des femmes enceintes ou en âge de procréer. Ils sont en revanche supérieurs à ceux mesurés aux Etats-Unis. Cet écart peut potentiellement s’expliquer par des habitudes différentes de consommation de produits de la mer, principaux contributeurs à l’exposition au mercure.

Exposition au bisphénol A (BPA)

L’exposition au BPA a été estimée à travers son dosage biologique dans des échantillons d’urine, prélevés chez 1 764 mères lors de leur admission en maternité.

Plus de 90 % des mères présentaient des concentrations détectables de BPA dans les urines, avec une moyenne de 0,70 µg/L. Ces résultats sont inférieurs à ceux mesurés dans les précédentes études réalisées en France et à l’étranger. La substitution progressive du BPA dans les matières plastiques et les résines en contact avec les denrées alimentaires constitue une explication potentielle de ces résultats.

Les premiers résultats du volet périnatal du programme français de biosurveillance montrent donc des expositions au plomb, au mercure et au BPA en diminution, comparativement à celles observées dans des études antérieures et dans d’autres pays, notamment européens.

Selon l’InVS, de nouveaux résultats concernant l’exposition des femmes enceintes et de leur enfant in utero aux autres métaux, aux phtalates, aux pesticides et aux composés polybromés et perfluorés seront disponibles d’ici fin 2014. L’analyse des facteurs pouvant expliquer ces niveaux d’imprégnation (alimentation, expositions professionnelles et environnementales, mode de vie) devrait, quant à elle, être disponible en 2015.