Chikungunya : un vaccin prometteur

Epidémiologie

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Un vaccin expérimental du chikungunya a déclenché une réponse immunitaire chez 25 volontaires au stade précoce d’un essai clinique, selon un article de la revue The Lancet, datant du 14 août 2014.

Par Steven DIAI, publié le 03 septembre 2014

Chikungunya : un vaccin prometteur

Le virus du chikungunya est transmis aux humains par les moustiques. Les symptômes les plus courants d’une infection sont la fièvre et des douleurs articulaires. D’autres symptômes peuvent inclure des maux de tête, des douleurs musculaires, des gonflements des articulations, ou une éruption cutanée.

La maladie a été identifiée la première fois en Afrique de l’Est au début des années 1950. Des épidémies ont eu lieu, depuis lors, en Asie et en Europe. Il n’existe actuellement aucun vaccin ni traitement spécifique contre le chikungunya. Un vaccin efficace pourrait prévenir de futures éclosions de la maladie.

À la fin de 2013, le virus a été détecté pour la première fois en Amérique, dans les îles des Caraïbes. Le 8 août 2014, plus de 570 000 cas confirmés ou suspects ont été signalés dans l’ensemble du continent américain.

En 2010, des scientifiques de l’Institut national des allergies et maladies infectieuses du NIH (NIAID) ont testé un vaccin expérimental contre le chikungunya chez les primates non humains. Ils ont constaté que tous les animaux vaccinés étaient protégés de l’infection par ce vaccin.

Alors que les vaccins traditionnels sont généralement fabriqués à partir de virus morts ou de virus vivants affaiblis, ce vaccin expérimental a été fabriqué à partir de particules virales (VLP). Il contient des protéines de l’enveloppe externe du virus mais pas les éléments de réplication du virus. Les particules virales ne peuvent pas donc pas reconstituer un virus actif, et n’ont pas besoin d’être produites sous un haut niveau de confinement biologique.

Les chercheurs, dirigés par le Dr Julie E. Ledgerwood du NIAID, ont réalisé un essai clinique sur 25 adultes en bonne santé. Les volontaires ont reçu trois injections, pendant 20 semaines, d’une des trois doses de ce vaccin (10, 20, ou 40 microgrammes). La production d’anticorps (qui permet de mesurer la réaction du système immunitaire) a été évaluée plusieurs fois après chaque injection. Le protocole a été suivi par tous à l’exception de deux bénévoles, qui ont quitté l’étude pour des raisons personnelles non liées à l’étude.

Des anticorps neutralisant le virus du chikungunya ont été détectés dans tous les volontaires après la deuxième injection, et une augmentation importante de la quantité d’anticorps a été constatée après la troisième injection. Les anticorps ont persisté chez tous les bénévoles, même chez ceux qui ont reçu la dose la plus faible, pendant au moins 11 mois après la vaccination finale.

« Le vaccin candidat a suscité une réponse immunitaire robuste chez les receveurs et a été très bien toléré », a déclaré le Dr Ledgerwood. « Les niveaux d’anticorps neutralisants produits en réponse au vaccin expérimental étaient comparables à ceux observés chez deux patients ayant récupéré d’une infection par le virus du chikungunya », a souligné la scientifique.

Les chercheurs vont continuer à travailler sur la formulation de ce vaccin. Ils ont noté que le vaccin candidat a été injecté sans adjuvant. Ils espèrent maintenant que l’ajout d’un adjuvant pourra apporter des résultats similaires avec des doses plus faibles de particules virales.

La rédaction