Fin des campagnes de vaccination contre le méningocoque B en Seine-Maritime, Somme et Pyrénées-Atlantiques
Avis du HCSP
Un avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) publié le 20 août recommande l’arrêt des campagnes de vaccination par MenBvac et Bexsero contre le méningocoque B, dans les zones ciblées des départements de la Seine-Maritime, de la Somme et des Pyrénées-Atlantiques.

Une souche invasive particulière de méningocoque de sérogroupe B (souche clonale hypervirulente de phénotype/génotype B:14:P1.7,16) est responsable depuis 2003 d’une situation hyperendémique en Normandie puis en Picardie.
Des campagnes de vaccination par le vaccin MenBvac depuis 2006 puis par le vaccin Bexsero depuis 2013, ont été mises en place. Elles ont concerné à ce jour 14 cantons de Seine-Maritime et quatre cantons de la Somme. Par ailleurs, une augmentation d’incidence des IIM B a été signalée dans le département des Pyrénées-Atlantiques et une campagne de vaccination de la population âgée de 2 mois à 24 ans a été mise en œuvre dans cette zone à partir de juillet 2013.
Au 1er janvier 2014, sur l’ensemble des trois zones, la couverture vaccinale était de 68,3 % pour la primo-vaccination (trois doses) et de 45,6 % pour un schéma complet de vaccination à quatre doses. La couverture vaccinale pour trois doses sur l’ensemble des trois zones a été estimée à 60 % pour les 2-5 ans, 74 % pour les 6-10 ans, 76 % pour les 11-18 ans et 54 % pour les 19-24 ans. La couverture vaccinale pour quatre doses a été estimée à 37 % pour les 2-5 ans, 55 % pour les 6-10 ans, 57 % pour les 11-18 ans et 21 % pour les 19-24 ans.
Ces données de couverture vaccinale montrent une stagnation de l’adhésion à la campagne entre les estimations de 2013 et 2014, avec des taux de couverture à 4 doses (schéma vaccinal complet) proches entre les trois zones, d’environ 45 %, et plus faibles chez les 2-5 ans et les 19-24 ans.
Les niveaux actuels d’incidence des infections invasives à méningocoques (IIM) B:14 :P1.7,16 dans les zones ciblées par les campagnes de vaccination sont devenus comparables à ceux observés avant l’émergence des foyers et justifient l’arrêt des vaccinations ciblées.
Cependant, le clone est toujours présent dans les deux départements, notamment dans la Somme en dehors des zones vaccinées. L’incidence des IIM B est élevée dans ce département, sans toutefois atteindre les critères requis pour le déclenchement d’une campagne de vaccination tels que définis dans l’avis du 25 octobre 2013. La souche B:14 :P1.7,16 ne représente qu’un tiers des cas de ce département entre les semaines 2013-14 et 2014-13 et la distribution des cas survenus en dehors de cette zone ne permet pas de définir un foyer géographique résiduel. Même si la circulation est moins active qu’il y a quelques années, le suivi renforcé en lien avec le CNR reste toutefois de mise afin de suivre l’évolution de sa circulation et détecter d’éventuels nouveaux regroupements temporo-spatiaux.
En conséquence, après avoir pris en considération la situation épidémiologique actuelle dans ces trois départements et les couvertures vaccinales obtenues, le HCSP recommande l’arrêt des campagnes de vaccination par MenBvac et Bexsero dans les zones ciblées des départements de la Seine-Maritime, de la Somme et des Pyrénées-Atlantiques.
Les personnes ayant initié une vaccination avec MenBvac complèteront leur vaccination en conformité avec les recommandations de l’avis du 22 janvier 2014. Toutefois, du fait de la décision d’arrêt de la campagne de vaccination, les personnes qui auraient initié leur vaccination avec MenBvac mais n’auraient pas reçu leur troisième dose en mai 2014 ne ré-initieront pas un nouveau schéma vaccinal avec le vaccin Bexsero.
Par contre, compte tenu du bénéfice attendu du vaccin Bexsero sur les IIM B au-delà de la souche hyper virulente B:14 :P1.7,16, les personnes ayant initié une vaccination avec Bexsero en mai 2014 en conformité avec l’avis de janvier 2014, complèteront leur vaccination selon les schémas recommandés par l’AMM du vaccin.
Enfin, le Haut Conseil de la santé publique rappelle l’importance de la surveillance épidémiologique, sérotypique et génotypique des IIM B en France, dans l’ensemble des départements.